Edito : Destin émouvant de Karim Keita

Le fils de l’ancien Président de la République du Mali, Karim Keita dit Katio, ne dort plus que d’un œil.

Activement recherché par la justice malienne pour sa supposée complicité dans la disparition et probable assassinat du journaliste du Sphinx, le fils aîné d’IBK souffre aujourd’hui le martyre.

Et pourtant, tous les grands observateurs de la scène politique malienne avaient prédit ce sort à Katio, à la fin du règne de son papa.

Sa véritable traversée du désert ne fait que commencer, car l’affaire Birama Touré n’est que la face visible de l’Iceberg des crimes commis par Karim Keita.

Il répondra devant l’histoire et devant la justice de son pays pour le rôle qu’il a joué dans l’achat des équipements militaires, en tant que Président de la Commission défense de l’Assemblée Nationale.

Il devra s’expliquer sur l’origine de sa fortune, dont une bonne partie lui aurait déjà échappé après la mort de l’ancien premier ministre ivoirien Ahmed Bakayoko.

Katio devra s’expliquer pour ses différentes frasques, surtout en tant qu’élu.

Toutes choses qui ont souillé la République et jeté l’anathème sur le Mali.     

Ah que la roue de l’histoire tourne sans cesse.

En effet, celui qui faisait office de vice- président de la République pendant 7 ans qu’a duré le règne de son papa, est aujourd’hui considéré comme un vulgaire malfrat et est désormais rattrapé par son passé.

Il aura affaire avec la justice de son pays pour ses multiples crimes, qu’ils soient économiques ou de sang, Karim Keita semble avoir un destin tragique.

Un mandat d’arrêt a été émis par Interpol Mali à son encontre, afin qu’il vienne s’expliquer dans la ténébreuse affaire de disparition du journaliste Birama Touré.

En exil doré en Côte d’Ivoire, le Président de la République du pays qui abrite tous les malfrats de la sous-région, à savoir Alassane Dramane Ouattara, refuserait de le livrer, sous le prétexte fallacieux que le Mali n’est pas gouverné par un régime normal et légitime. Karim Keita n’échappera pas à la justice, car il a commis trop de crimes pour rester en liberté et jouir de l’argent du contribuable malien volé.

Les autorités maliennes, sous le coup des critiques de l’opinion pour leur lenteur dans les dossiers de corruption et autres crimes commis par les dignitaires de l’ancien régime IBK, ont donné le signal.

En plus du cas Birama Touré, les présumés coupables et leurs complices dans l’affaire des tueries des 10, 11, 12 juillet 2020 ont été entendus. Ceux des crimes économiques le seront bientôt.

Comme pour dire que le rouleau compresseur de la justice est en marche et tous les malfrats de la République commencent à trembler, c’est pourquoi certains parmi eux veulent que les élections se tiennent pour récupérer le pouvoir qu’ils ont perdu, en utilisant leur fortune volée pour acheter des voix, se faire élire et continuer leurs pratiques mafieuses.

En somme, les autorités de la transition jouent leur crédibilité dans la lutte contre la corruption et autres faits connexes et même crimes commis par le précédent régime.

Les deux têtes de l’exécutif, à savoir Assimi Goita et Choguel Kokalla Maiga, sont les premiers à être interpellés devant l’histoire et devant leur peuple.

Youssouf Sissoko