Edito / De la convalescence à la rechute ?


En quelques heures, la colère des bidasses balaie un pouvoir tombé comme un fruit mur malgré l’inflation d’officiers supérieurs. Sa diaspora, fière partout de l’image de stabilité et de démocratie de son pays, ne peut plus relever la tête. Et voilà que sa classe politique qui malheureusement n’a pas grand-chose à avoir avec la politique, au sens noble du terme, et sa société civile qui est, dans la politique qu’elle le reconnaisse ou non, se bousculent à Ouagadougou où elles se crêpent le chignon dans des discussions qu’on ne peut tenir, hors du Mali et même pour trois heures, compte tenu des urgences, si on a encore de l’égard pour son peuple. Car c’est dans un pays privé des trois quarts de sa superficie qu’on s’échine sur les critères du Premier ministre, le sort du président intérimaire dans quarante jours. Le Mali mérite mieux. Il est gravement blessé. Et si cette élite ne peut pas la soigner, elle doit avoir la décence de ne pas l’achever.

Adam Thiam

Le Républicain Mali 16/04/2012