Edito Contraindre le PM à réclamer une intervention étrangère


Actuellement, ce sont aussi les élus de la Nation qui sont fâchés contre le locataire de la Primature. Ils ne comprennent pas pourquoi il joue au dilatoire, ni pourquoi il entrave les actions des bonnes volontés qui veulent aider le Mali? Afin de trouver des réponses précises à ces interrogations, le Bureau de l’Assemblée nationale, réuni le lundi 11 juin, a décidé d’interpeller le gouvernement Cheick Modibo Diarra le 25 juin, pour qu’il clarifie sa position sur la situation sécuritaire au Nord du Mali et surtout sur les solutions qu’il entend mettre en œuvre pour recouvrer cette partie du territoire, qui se trouve aujourd’hui entre des mains ennemis.

Le débat sur l’interpellation, conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, est retransmis en direct ou en différé intégral par les médias d’Etat. Le Premier ministre y est vivement attendu, même s’il pourrait se faire représenter par les ministres qu’il juge compétents en la matière. Mais, dans le cas d’espèce, Cheick Modibo Diarra est le seul apte à répondre aux préoccupations des élus, parce qu’il est actuellement le seul interlocuteur de la CEDEAO, de l’UA et de l’ONU. Des entretiens qu’il a eus avec les responsables de ces organismes, il est apparu que c’est lui qui empêche ces derniers d’intervenir au Mali pour libérer sa partie nord.

On peut déjà s’attendre à ce que la première recommandation des députés, à l’issue de ce débat, soit la formulation par le gouvernement d’une demande d’intervention militaire au profit du Nord du Mali. Un plan de déploiement a en effet déjà été concocté à Abidjan par la Force militaire en attente de la communauté ouest africaine. La France, les USA et l’ONU sont prêts à dégager les moyens financiers et logistiques nécessaires pour mener à bien les opérations.

Les groupuscules armés ne sont pas crédibles pour engager des négociations. La preuve en est que, le jour même où une délégation du MNLA était reçue par le Président Compaoré, médiateur dans ce conflit, le Mouvement a rendu public son Conseil Transitoire de l’Azawad (CTEA) , composé de 28 membres. Cet organe, il faut le préciser, n’est autre que le gouvernement de l’hypothétique République de l’Azawad.

Il urge donc que le Premier ministre revienne sur sa position et atténue sa hargne nationaliste, pour ne pas dire chauvine, pour faire preuve de rationalité et de réalisme. Ceux sur qui il compte aujourd’hui ne sont pas prêts à faire la guerre et à remporter une victoire éclatante, laquelle honorerait, on le sait bien, le peuple tout entier. Mais à l’impossible nul n’est tenu.

C’est donc vraiment le cœur meurtri que nous insistons. Il faut impérativement une intervention étrangère pour que le Mali, notre chère patrie, recouvre enfin sa pleine souveraineté nationale.

Chahana Takiou

Le  22 Septembre 14/06/2012