Edito Adema: Le compte à rebours a commencé

Cette proximité avec ces deux anciens Présidents suffit pour figurer parmi les favoris, au PASJ. C’est pourquoi d’illustres inconnus dans le parti, comme l’ancien ministre de l’Agriculture et non moins sous-Directeur de la FAO, Modibo Traoré, font croire qu’ils sont favori au sein de la Ruche. Le réveil sera certainement brutal pour lui, parce qu’il ne répond même pas aux critères énumérés à l’article 52  des Statuts du parti.

Parmi les exigences de cette disposition, il y a la participation régulière aux activités du Parti. Or, il se trouve qu’il n’a jamais pris part à un Congrès, à une Conférence nationale ou à une Conférence d’investiture du parti, depuis qu’il est sorti du gouvernement, en 2000. Il ne paye pas non plus ses cotisations. Il n’est membre d’aucune section. C’est dire qu’il est un militant peu engagé. En fait, il n’est qu’un proche d’Alpha Oumar Konaré. Et cela ne suffit pas, aujourd’hui, pour qu’on lui apportee l’ADEMA sur un plateau d’argent.

Un Iba N’Diaye ou un Boubèye, ou encore Sékou Diakité ou même Me Tapo, favoris au sein de la Ruche pour défendre ses couleurs, c’est compréhensible. Ce sont des militants qui ont mouillé le maillot pour que flotte toujours plus haut le drapeau Rouge et Blanc.

La candidature de Modibo Traoré, et celles de bien d’autres, déjà annoncées, relèvent de la diversion. Elles ne sont ni sérieuses ni crédibles, même si le parti vit un véritable problème de leadership, lequel ne date pas d’aujourd’hui. Ce qui fait que les militants ne s’y retrouvent plus. Les valeurs cardinales que sont la Solidarité et la Justice ont disparu. La recherche de gains faciles, à travers la course effrénée aux strapontins et autres postes administratifs, a brouillé les repères du Parti de l’Abeille, jadis soucieux du devenir du pays.

Aujourd’hui, ce sont les têtes d’affiche qui se bousculent. Il n’y a point de débats, point d’idéologie, pas non plus de vision prospective. Il est vrai que l’on entend souvent Boubèye sur RFI, concernant la situation sécuritaire du Mali, celle du Sahel et les possibles solutions. Mais, sur les autres aspects de la vie de la Nation, on ne connait pas ses idées.

Quant à Iba N’Diaye, il a été excellent pour dénoncer les exactions de l’ex- junte et les écarts de l’ancien Premier ministre, Cheick Modibo Diarra. Après, on ne sait rien de ses ambitions pour le Mali de demain. Actuellement, il ne dit rien, parce que c’est Dioncounda qui est au pouvoir. Il ne faudrait pourtant pas attendre l’ouverture de la campagne présidentielle, ou celle de la candidature interne à l’ADEMA, pour se prononcer sur l’Etat de la Nation.

On doit, au fur et à mesure de la gestion gouvernementale, approuver ou soutenir la gestion au quotidien. C’est comme cela qu’on pourra se forger une personnalité, une ambition et un destin national. Parce qu’avant le jour J l’on saura tout de votre vision.

Mais, comme de coutume, à chaque grande échéance électorale, c’est le compte à rebours pour les héritiers d’Alpha Oumar Konaré, qui sont appelés à choisir leur poulain dans un délai très court. Or le temps presse, il nous échappe, pour reprendre Lamartine.

Ô temps, suspend donc ton vol, permet à l’ADEMA de se trouver rapidement un candidat, sans déchirures, pour être au rendez-vous électoral de 2013.

Chahana Takiou

Le 22 Septembre 2013-02-21 01:20:56