ECONOMIE ET FINANCES AU MALI Une performance acceptable mais beaucoup reste à faire

Le Fonds monétaire international (FMI) a salué, jeudi dernier, les performances macroéconomiques soutenues de l’économie malienne. C’était à la faveur d’une conférence de presse sur les conclusions d’une mission du FMI qui a séjourné à Bamako au début du mois de mai dans le cadre de la 7ème revue du programme économique et social du gouvernement appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), approuvée en décembre 2013.

La conférence de presse qui a eu lieu à l’hôtel de l’Amitié était présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé. Le patron de l’hôtel des Finances avait à ses côtés le chef de la mission du Fonds, Boriana Yontchevay. Celle-ci a annoncé que « la mission se réjouit des performances macroéconomiques soutenues de l’économie malienne », précisant que le Mali a atteint tous les critères de performances du programme à fin décembre 2016. Et en termes, d’estimations préliminaires pour 2016, la mission prévoit un taux de croissance de 5,8 % du produit intérieur brut (PIB). Quant à l’inflation, elle est modérée et contenue à moins de 1 % du PIB.

Elle est en phase avec les objectifs du programme. « Certaines recettes supplémentaires ont permis de compenser les dépenses additionnelles engagées pour faire face aux élections et aux besoins sécuritaires », a-t-elle précisé, avant de déplorer un creusement du déficit du solde global de la balance des paiements qui a chuté de 2,3 points de pourcentage pour atteindre 3,9 % du PIB.

Nonobstant ces bons résultats enregistrés par notre économie, des retards sont constatés dans la mise en œuvre des réformes structurelles prévues à fin décembre, a déploré la chef de la mission, insistant cependant sur les progrès encourageants enregistrés. En termes de perspectives, la croissance économique devrait rester forte en 2017 avec une prévision de 5,3 % du PIB.

Mais les risques sont, à son avis, « baissiers » en raison notamment des conditions d’insécurité et du renchérissement des conditions de financement du marché. Parlant des revendications sociales en ce début d’année qui ont donné lieu à des dépenses budgétaires non prévues en 2017, Boriana Yontchevay a expliqué que l’équipe du FMI et les autorités ont convenu sur la nécessité de maintenir les dépenses en ligne avec les ressources budgétaires, tout en protégeant les dépenses sociales et en stimulant l’investissement public à moyen termes.

A cet effet, l’équipe du FMI et les autorités se sont accordés sur l’importance de la mobilisation des recettes nationales et d’une trajectoire budgétaire qui maintienne la discipline budgétaire. Le FMI dit soutenir à cet égard l’objectif des autorités d’atteindre un déficit budgétaire global de 3 % du PIB en 2019, qui est un critère de convergence de l’UEMOA. Toujours selon Boriana Yontchevay, la mission a aussi encouragé l’achèvement des réformes en cours visant à limiter les dépenses fiscales par le contrôle des exonérations discrétionnaires (laissées à l’appréciation du ministre en charge des finances).

La mission a rappelé la nécessité d’améliorer la mobilisation des recettes : « y compris par la fixation de prix des produits pétroliers à la pompe reflétant l’évolution des cours mondiaux de ces produits tout en limitant l’impact sur les populations les plus vulnérables », a-t-elle précisé.

Commentant ces conclusions, et répondant par la même occasion aux questions des journalistes, le ministre de l’Economie et des Finances a souligné que ces résultats encourageants attestent de la stabilité macroéconomique de notre pays. La croissance est forte et robuste. Il a toutefois rappelé que le Mali est confronté à des défis qu’il faut relever. Au nombre de ceux-ci, la redistribution de la croissance afin qu’elle profite à tous les Maliens. Quant aux réformes structurelles à exécuter, Boubou Cissé a promis que le gouvernement poursuivra leur mise en œuvre, tout en précisant que les programmes avec le FMI relèvent de la politique économique du Mali qui sollicite l’expertise du Fonds dans leur mise en œuvre. Signalons que ces conclusions seront soumises à l’appréciation du conseil d’administration du FMI.
Mamadou DOLO
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