DROITS HUMAINS AU MALI La CNDH présente son rapport 2020 aux membres du CNT

Le Président de la Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH) et l’ensemble des Commissaires étaient ce jeudi 1er Juillet 2021 devant les membres du Conseil National de Transition pour présenter le rapport 2020 de l’institution sur la situation des droits de l’homme au Mali.

Le rapport a été présenté dans l’après midi par le Président de l’institution, M. Aguibou Bouaré, au moment où des organisations internationales ne cessent d’alerter sur la multiplication des cas de violation des droits humains dans notre pays.

 

Selon la commission, cette présentation est faite en vertu de la loi N°2016-036/ du 7 Juillet 2016 portant sa création. Selon cette loi, la CNDH produit «un rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme au Mali.

Le rapport est transmis au président de la République, au Premier ministre, au président de l’Assemblée nationale et aux présidents des autres institutions de la République.

Il fait l’objet de débat à l’Assemblée nationale en session plénière. La CNDH produit également des rapports d’activités ou thématiques». 

La présentation du jeudi dernier a été suivie de débats intéressants ayant permis d’éclairer les membres du CNT d’une part sur le mandat de l’institution nationale des droits de l’Homme,  d’autre part sur plusieurs situations des droits de l’homme au Mali.

Le président du CNT, Colonel Malick Diaw, et l’ensemble de ses collègues ont exprimé leur satisfaction et ont promis d’accompagner la CNDH dans la mise en œuvre de son mandat légal. 

Quant au président Aguibou Bouaré de la CNDH, il a profité de cette occasion pour inviter les autorités maliennes à «un meilleur respect des droits humains» et à mettre fin à «toute violation des droits fondamentaux», notamment les mesures d’assignation en résidence surveillée en cours (Bah N’Daw, Moctar et leurs familles), synonymes de séquestration ou de détention illégale. 

Ce rapport a été présenté au CNT au moment où des organisations internationales ne cessent d’alerter sur la multiplication de la violation des droits humains dans notre pays.

Ainsi, de janvier à juin 2021, la Division des droits de l’homme de la MINUSMA a enregistré 617 atteintes aux droits humains commises par des groupes armés.

Au nombre de ces 617 atteintes figurent 165 homicides commis sur 147 hommes, 9 femmes, sept garçons et deux filles.

Ces atteintes ont connu une augmentation de 37 % par rapport aux 449 abus aux droits humains, dont 121 homicides, documentées d’août à décembre 2020.

Déplorant «l’impunité généralisée» autour des violations des droits humains au Mali, la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a rappelé que cela constitue «un risque grave pour la protection des civils».

C’est pourquoi Mme Michelle Bachelet a exhorté à nouveau, dans un communiqué publié le 29 juin 2021,  «les autorités maliennes à briser le cycle de l’impunité et à mener des enquêtes rapides, approfondies, impartiales et efficaces sur toutes les allégations de violations des droits de l’Homme et atteintes à ces droits, y compris celles commises par l’armée». 

Et cela d’autant plus qu’elle est convaincue que «l’obligation de rendre des comptes doit prévaloir pour garantir la paix».

En tout cas, ils sont nombreux les Maliens qui sont aussi convaincus que tous les maux du pays se résument à l’injustice sociale et au manque de justice. 

Naby