Dr. Fodé Moussa Sidibé, enseignant-chercheur : «S’il y a un champion de la culture au Mali, c’est bien Alpa Oumar Konaré et non IBK…»

Tous les Maliens ne sont pas d’accord sur le choix de l’Union africaine d’attribuer le titre de champion de la culture au président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Selon Dr. Fodé Moussa Sidibé, enseignant-chercheur à l’université de Bamako, le titre devrait être attribué au Mali et non à la personne d’IBK qui n’a posé aucun acte allant dans le cadre de la promotion de la culture au Mali.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a été désigné par ses pairs lors du 32e sommet de l’Union africaine, le 10 février 2019 à Addis-Abeba, comme champion de l’Union africaine pour les questions d’art et de patrimoine. Cette distinction honorifique est une première dans l’histoire de l’Union de nommer un champion dans le domaine culturel.
Malheureusement, le choix du président de la République ne fait pas l’unanimité chez les Maliens. Au cours d’une conférence-débat sur l’identité culturelle et le lien avec les nouvelles technologies, tenue dans le cadre de la 8e édition du festival Ciné Ado à Koulikoro, le vendredi dernier, le conférencier principal, Dr. Fodé Moussa Sidibé, enseignant- chercheur à l’université de Bamako, n’a pas hésité à critiquer publiquement le choix de la personne du président comme champion de la culture.
«Je pense que le titre attribué au président IBK est le fruit de nombreux efforts des opérateurs culturels du Mali. Donc, le titre devrait être attribué au Mali et non au président IBK. S’il y’a un champion de la culture au Mali, c’est bien l’ancien président Alpa Oumar Konaré qui a tout fait pour la culture malienne et non IBK. Il n’a pas fait grand-chose pour la promotion de la culture…» a déclaré le conférencier.
Les opérateurs culturels du Mali attendent du président IBK, l’adoption d’une politique nationale sur la culture, et encouragent les Etats africains à ratifier et à mettre en œuvre la carte de renaissance africaine ; à ratifier la convention 2005 de l’Unesco sur la diversité des expressions artistiques et culturelles ; à promouvoir l’agenda 2063 de l’Union africaine notamment en ce qui concerne le point 5.
Y. Doumbia