Difficile coopération des pays du Sahel dans la lutte antiterroriste

Les pays du Sahel ont fait du chemin ces deux dernières années : ils se réunissent désormais tous les six mois et ont mis sur pied un centre de renseignement commun à Alger, ainsi qu’un état-major, lui aussi commun, à Tamanrasset, le Cemoc (Comité d’état-major opérationnel conjoint). Le problème, c’est que ces structures font pour l’instant figure des coquilles vides.

« Mon vœu, c’est que le Cemoc, tel qu’il a été conçu, ne doit pas nous servir uniquement à faire des exposés à l’occasion de conférences, mais (il faut) qu’il soit opérationnel (…), explique Mohamed Bazoum, le chef de la diplomatie nigérienne. Il doit pouvoir mener des opérations conjointes. Jusqu’à présent, ça n’a pas été le cas. Il faut que nous définissions les conditions de son opérationnalité, sinon cette réunion ne servirait à rien ».

Le Niger et la Mauritanie n’auraient rien contre des interventions militaires conjointes, mais l’Algérie se refuse à évoquer cette hypothèse. « Le problème ne se pose pas. Il ne faut surtout pas le poser en ces termes, déplore Abdelkader Messahel, ministre algérien chargé des affaires africaines, car cela ne devient plus un partenariat, cela devient de l’ingérence. Je crois que nos frères maliens n’ont pas besoin d’interventions, ni algériennes, ni françaises, ou autres. Ils ont besoin de capacité pour renforcer leurs dispositifs et faire face à cette menace ».

La priorité affichée par l’Algérie est ainsi de soutenir la Mauritanie, le Mali et le Niger, pour qu’ils aient les moyens d’engager une lutte efficace chez eux. Une Algérie toujours très sensible sur les questions de souveraineté nationale.

Par RFI 08/09/2011