Deux enfants sur trois déplacés par la guerre en Ukraine

En plus d’être exposés aux combats, les enfants restés dans le pays sont menacés de faim, de maladies et d’abus en tout genre.

Près de deux enfants sur trois ont été déplacés par la guerre depuis fin février. Certains sont restés dans le pays. D’autres ont trouvé refuge à l’étranger. Mais tous ont en commun d’avoir fui les combats.

Pour Manuel Fontaine, directeur des programmes d’urgence de l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, c’est une situation inédite : « 4,8 millions sur 7,5, cela fait près des deux tiers en l’espace de six semaines. C’est tout simplement incroyable. Honnêtement, je ne me souviens pas de beaucoup d’endroits où nous avons eu un déplacement d’enfants aussi important en si peu de temps. » Autre inquiétude pour Manuel Fontaine qui a récemment séjourné en Ukraine : la famine. Sur les 3,2 millions d’enfants qui, selon les estimations, sont restés chez eux, près de la moitié risquent de ne pas avoir assez à manger.

Dans certaines villes comme Marioupol, dans le sud du pays, la situation est particulièrement dramatique : manque de nourriture mais aussi d’eau courante, de services d’assainissement et de soins médicaux.

Pas d’école, la porte ouverte aux abus
Sans parler des fermetures d’écoles engendrées par la guerre et qui exposent les enfants à divers abus.

« Selon l’ONU, 5,7 millions d’enfants sont affectés par la fermeture des établissements scolaires dans tout le pays », a déclaré Mona Juul est ambassadrice de la Norvège auprès de l’Onu. « Cela représente 5,7 millions d’enfants qui n’avaient pas d’école où aller ce matin. Or, les écoles sont primordiales, non seulement pour l’éducation, mais aussi pour la protection des enfants contre la violence, les abus sexuels et même la traite. »

Les femmes victimes d’aggressions
La directrice de l’agence onusienne, Onu Femmes, Sima Bahous, a réclamé l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur des allégations de viols et de violences sexuelles.

Si la Russie dispose d’un droit de véto au Conseil de sécurité lui permettant de bloquer toute enquête ou adoption de résolution, des investigations peuvent être favorisées par le Conseil des droits de l’Homme qui siège à Genève, en Suisse.

Moscou qui a par ailleurs rejeté toutes les accusations proférées à son encontre.

Konstanze Fischer

Source: dw.com