Des volontaires canadiens se « mouillent » pour offrir l’eau aux populations maliennes

« On a invité les gens à venir nager dans un immense bassin d’eau potable en signe de ce que nous irons redonner à d’autres », a lancé Nicole Meunier, de « Puits Eau Mali ». Son initiative vise à aider les plus de 40 % de la population du Mali qui n’ont pas accès à cette ressource naturelle essentielle qu’est l’eau.

Ainsi, 9 équipes de 10 personnes avaient comme défi de nager 50 longueurs de la piscine de la Cité du Sport. Venant de partout dans la région, les équipes étaient composées de volontaires de tous les domaines. Avec enthousiasme et ardeur, ils se sont donné le relais afin d’atteindre leur objectif. « Même si l’activité n’était pas une compétition, on pouvait sentir la fougue des participants dans le bassin d’eau », commente un membre du comité d’organisation de cette initiative de développement et de solidarité humaine.

Les gens avaient évidemment à cœur la cause à l’honneur. « On le fait pour la bonne cause. Nous avons facilement accès à l’eau ici, mais ce n’est pas le cas partout. On fait donc un petit quelque chose pour aider d’autres à y accéder », a souligné Stefanie Bérubé, qui relevait le défi en compagnie de ses collègues et amis du Service de police de Terrebonne, une ville du Québec de la banlieue nord de Montréal (Canada).

A cet effet, bien qu’il soit trop tôt pour connaître le résultat global des fonds amassés ce 30 avril 2011, Mme Meunier estime que l’événement a permis de récolter autour de 12 000 dollars canadiens. Il faut rappeler que chaque équipe devait offrir un minimum de 100 dollars en don de départ. Sans compter évidemment le don de soi qu’a fourni chaque participant.

Pour récompenser les nageurs de leurs efforts, quelques prix ont été tirés, notamment des serviettes de bain et livres de photos. Une collation a également été servie au terme du Défi aquatique.

Cette activité  fait partie des nombreuses stratégies mises en œuvre par cette organisation caritative afin de favoriser l’accès à l’eau potable des populations rurales démunies, notamment dans la région de Koulikoro et du Plateau Dogon. On se rappelle que, au début en 2008, elle avait initié une soirée multiculturelle pour mobiliser des fonds avec la participation des artistes du Mali comme Tapa Diarra et Mariétou Kouyaté.

En 26 mois, 7 villages ont été réapprovisionnés en eau potable grâce à Puits Eau Mali. En effet entre 2008 et 2010, cet organisme humanitaire canadien a soulagé les habitants, notamment les filles et leurs mères, de Kabalabougou, Dandoli, Nianfala (Sanankoroba), Ama… du manque d’eau potable, surtout en saison sèche. Les forages offerts par « Puits Eau Mali » contribuent énormément à l’amélioration du sort de ces populations majoritairement rurales.  Cela est d’autan vrai que l’accès à l’eau favorise l’autonomie et la mise sur pied de projets de développements durables dans presque tous les domaines.

C’est par exemple le cas à Nianfala, un village de la commune rurale de Sanankoroba dans le cercle de Kati, qui a eu le privilège de bénéficier du premier forage de « Puits Eau Mali ». Avec un relief fait de plaines cultivables, les activités principales du village tournent autour de l’agriculture, de l’artisanat, des petits commerces et naturellement du maraîchage.

Des activités socioéconomiques souvent compromises par le manque d’eau. Sans compter que, avant le forage du puits, les femmes et leurs enfants consacraient une grande partie de leur temps à la corvée d’eau qui, en saison sèche, pouvait les conduire jusqu’au village voisin. Un calvaire aujourd’hui devenu un mauvais souvenir pour les populations de Nianfala et de nombreux autres villages grâce à « Puits Eau Mali » dont le sport est un moyen sûr de mobiliser des fonds pour cette noble mission.

Moussa Bolly, C.C/MJS

L’ Indicateru Renouveau 12/05/2011