Des étudiants partent en guerre contre les tracasseries frontalières en Afrique de l’Ouest


Pour lever ces obstacles, le plus souvent liés, selon les experts, au manque d’information et de formation, les étudiants ont choisi comme principale arme : la sensibilisation. Cette sensibilisation devrait permettre, selon eux, d’accélérer la mise en oeuvre des textes adoptés en vue de promouvoir la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cédéao.

Ces jeunes volontaires seront formés aux instruments juridiques et aux mécanismes en vigueur au niveau de la Cédéao ainsi que sur la méthodologie de travail de terrain. Ensuite, ils vont produire une version simplifier du protocole avec des affiches qu’ils vont utiliser dans les gares routières, aéroports et des caravanes qui seront organisées au niveau des postes frontaliers, informe Moustapha Fall, coordonnateur du projet.

La seconde phase de cette sensibilisation sera consacrée à des campagnes de plaidoyer pour rencontrer les agents de police, de la gendarmerie, de la douane, des eaux et forêts. Parce que, confie M. Fall, « on s’est rendu compte que même le document du protocole sur la libre circulation n’était pas disponible au niveau des postes frontaliers ».

Au-delà  du manque d’information, il y a une nécessité de formation des agents, selon Ndioro Ndiaye, présidente de l’ONG Alliance pour la Migration le Leadership et le Développement. D’ après cette spécialiste des questions de migration, les différents textes de la Cédéao ne sont pas très connus du personnel en charge de la gestion des frontières.

Ndioro Ndiaye déplore aussi le manque de coordination entre les différents postes de contrôle. « Il y a souvent 27 check points et c’est la même chose qu’on demande aux mêmes personnes. S’il y a une petite coordination on présenterait une sorte de guichet unique aux migrants», explique-t-elle.

Moctar Guèye, directeur de l’intégration économique au Sénégal, précise que l’objet de la liberté de circulation est de permettre le déplacement des facteurs de production en particulier le facteur humain.

Au-delà  de la facilité sociale de se déplacer, les tracasseries routières constituent en terme économique, une frontière bloquante. C’est un handicap, une contrainte au commerce, au développement et à la croissance en générale, estime Thierry Cozier, représentant Union Européenne (UE).

Cozier invite la Cédéao à s’inspirer de l’exemple de l’UE en termes d’intégration régionale. « Grâce à l’UE, les citoyens européens peuvent se déplacer comme ils le veulent car les frontières n’existent plus. L’espace européen est comme un Etat unique, et maintenant avec la monnaie unique également tous et faciliter et cela à une répercussion sur le développement économique » a-t-il expliqué.

Le financement de ce projet de lutte contre les tracasseries frontalières tourne autour de 81 mille euro dont 80% ont été financé par l’UE et les 20% constitue l’apport des jeunes.

Xinhuanet 24/05/2011