De la révolte de l’étalagiste à la révolution du peuple

 

La révolution de l’étalagiste a eu lieu. Le « sécurocrate » Ben Ali est tombé, lui qui pensait qu’en bon flic il lui suffisait de bâtir un régime policier, épiant et sanctionnant tout et tous, mettant sous contrôle faits, gestes et propos, bref  bâillonnant et mettant au pas. Il pensait que la peur, la terreur, l’autoritarisme imbécile, qui du coup relèguent au second plan les quelques avancées académiques et technologiques, ne prenant pas en compte l’impérieux besoin de liberté, de justice sociale, d’attention pour le plus grand nombre, pourraient avoir raison des hommes.  

Ben Ali est en fuite et la leçon de Tunis interpellera désormais tous les dirigeants du monde en particulier ceux d’Afrique qui ne finissent pas, ou plutôt  très souvent s’y refusent, de lire les signes. Voilà, Ben Ali est définitivement « out », victime aussi de la famille, affairiste, mafieuse, arrogante. Sur tous les marchés d’Etat, dans tous les deals, s’accaparant tout pour les gendres, beaux-frères, parents, amis et connaissances, en somme sacrifié à l’autel de la dévorante galaxie Trabelsi et de la « Régente de Carthage ». Tous les Trabelsi d’Afrique et d’ailleurs savent désormais que le peuple veille, aujourd’hui plus qu’hier, et que la révolte des petits conduit toujours, inévitablement, à la révolution.  

La leçon sera retenue comme celles douloureuses de Tanja, de Dadis et de leur ainée du 26 mars « malibaéenne » parce que les peuples, en particulier les Mohamed Bouazizi, gagnent toujours. C’est une constante.

S.El Moctar Kounta

Le Républicain 17/01/2011