Croisade contre les délinquants financiers: Les préjugés favorables sur le ministre Kassogué

En bon dogon respectueux du bien collectif et révolté contre toute prédation sur ces biens, Mamoudou Kassogué ne cache pas sa volonté et sa détermination à faire châtier les délinquants financiers qui ont longtemps appauvri l’Etat.

« Il a des préjugés favorables pour ne serait-ce que freiner et dissuader la mauvaise gouvernance », confie certains experts.

Né le 21 Mai 1974 à Bandiagara, Mamoudou Kassogué est un magistrat 1er grade, 2è groupe, qui a obtenu, à l’ENA, sa maîtrise en droit privé en 1998, avec la mention “Assez Bien”, puis son Master 2 recherche en droit privé à l’UCAO avec la mention” Bien” entre 2013-2015.

Il est titulaire, en 2003, du Diplôme de l’Institut national de formation judiciaire (INFJ) du Mali, section magistrat avec toujours mention ” Bien”

Bien avant cette carrière judiciaire, Mamadou Kassogué fut, de Décembre 1999- Octobre 2001, Secrétaire général de la commune rurale de Doucombo, cercle de Bandiagara, dans l’ex-région de Mopti.

Cela après avoir passé un bref moment (Mai1998- Décembre 1999) postulant au cabinet de Maître Aïssata F Tembely, avocate à la cour.

Il a derrière lui une véritable carrière dans les juridictions de l’intérieur du pays et de Bamako : juge au siège au tribunal de la Commune V du district de Bamako, juge d’instruction au tribunal de première instance de Gao, 1er substitut au procureur du tribunal de première instance de Kati, juge de paix et de compétence étendue à Macina et juge d’instruction au tribunal de la commune 3, chargé de pôle économique et financier, jusqu’en avril 2017.

Il est devenu, en mai 2017, substitut au procureur de la Commune III en charge du pôle économique et financier.

Et, depuis 2019 jusqu’à sa nomination comme ministre de la justice, Mamadou Kassogué était le procureur de la République près du tribunal de grande instance de la commune III, en charge du pôle économique et financier.

C’est donc un magistrat chevronné, qui a la réputation de ne pas transiger avec la gestion des biens publics, qui est désormais installé dans le fauteuil de ministre de la Justice, Garde des Sceaux.

Mamoudou Kassogué, selon ceux qui le connaissent bien, a horreur de toute idée de prédation sur les biens publics.

C’est pourquoi lors de sa prise de fonctions déjà, il annonçait les couleurs : « Je serais particulièrement attentif à la gestion des ressources publiques, afin de renforcer la gouvernance en mettant l’accent sur l’exemplarité et l’utilisation judicieuse des biens publics».

On le dit vouloir sévir avec fermeté contre tous les types d’indélicatesses financières.

Le garde des Sceaux a donné l’assurance de sa volonté à s’inscrire dans “la continuité des actions qui ont été engagées”.

Non sans afficher sa détermination à rendre gorge à ceux qui se sont donnés certaines libertés boulimiques face aux maigres ressources de l’Etat. «La soif de justice est une réalité dans notre pays.

C’est à travers un engagement et une mobilisation de chaque acteur, à quelque niveau de responsabilité qu’il soit, que nous pouvons inverser la tendance », a souligné Mamoudou Kassogué.

Lors de sa prise de fonction, ce magistrat réputé l’un des plus sérieux du Mali s’est voulu rassurant et en mission pour honorer le corps de la magistrature. « La soif de justice est une réalité dans notre pays.

C’est à travers un engagement et une mobilisation de chaque acteur, à quelque niveau de responsabilité qu’il soit, que nous pouvons inverser la tendance », a-t-il dit.

Pour lui, les défis ne sont pas au-dessus de nos moyens. «Nous avons les ressources humaines sur lesquelles nous pouvons compter pour assurer une meilleure distribution de la justice dans notre pays, gage de la paix et la cohésion sociale.

C’est à cela que je voulais vous inviter, chers collaborateurs, chers collègues magistrats. C’est pour vous dire que votre soutien et votre accompagnement sont plus que nécessaires pour nous permettre de relever les nombreux défis aussi difficiles que complexes », a déclaré le Garde des sceaux.

Ces défis ont pour nom la non-complaisance, l’accélération des poursuites judiciaires, la traque contre les prédateurs et délinquants financiers, la répression vigoureuse des divers crimes, afin de dissuader les récidives.

En un mot, tout mettre en œuvre pour siffler la fin de l’impunité au Mali.

Mission que Mamoudou Kassogué dit se donner comme  l’une des raisons majeures de sa nomination. 

Bruno D SEGBEDJI