Crise politique et institutionnelle / IBK : Entre incohérences, malaise et calculs politiques.

La chose aurait conforté sa déclaration antérieure et donné plus de crédit à son propos. Il n’en a rien été et du coup n’a pas été effacée l’impression de ses positions réelles favorables à la junte que viendra corroborer, à la réunion de la classe politique à Ouagadougou, le 14 avril passé, les mots désormais célèbres de son bras droit, Nankoma : «  le coup d’Etat du 22 mars était à la fois salutaire et sanitaire ». Il le disait alors même que sa présence au FDR était encore officielle.

Toutes choses qui ont conduit la presse malienne à titrer : «  le double ( JE ) d’IBK».  Il créait de ce fait l’étonnement quand on sait que le «  kankelintigui  » était attendu sur les terrains des batailles de la République et de la démocratie au lieu de l’idée, plus ou moins saugrenue, de traduire la CEDEAO au tribunal de cette même CEDEAO. Comment comprendre  son opposition à une organisation sous régionale à propos de laquelle il s’était battu, bec et ongles en tant que Premier ministre du Mali, pour que Ahmed Tijane Kaba de Sierra Léone soit réinstallé dans son fauteuil, par cette même CEDEAO.

Voici donc un leader qui se veut charismatique qui tantôt  condamne un coup d’Etat et le lendemain se reconnait dans l’Accord Cadre qui en est issu .Un chef de parti qui se dit républicain, respectueux  de la constitution, heureux du retour à l’ordre légal et qui ne dédaigne pas de lui opposer une convention qui viendra la vider de sa substance. Mais peut être que tout ceci procède du malaise d’assumer ses choix et  d’un calcul politique aux contours flous et obscurs d’où il sortira pour se voir désigner nouveau chef de la transition, en lieu et place de Dioncounda. Sauf que, au regard des derniers développements de la situation politique, à contre pied des résolutions de sa conférence des cadres de samedi dernier, le pays n’est plus en quête de chef.

S.El kounta

Le Républicain Mali 21/05/2012