Crise au sein des musulmans du Mali L’Ujmma désavoue le HCI

L’Ujmma ne souffle plus dans la même trompette que le HCI. A l’origine du désamour, le constat fait par l’Ujmma ces derniers temps, de la circulation de certaines personnes dans les quartiers du district de Bamako ainsi que dans les régions, avec le mandat du président du Haut conseil islamique du Mali, pour la mise en place des comités politiques dans nos mosquées en vue de soutenir très prochainement un candidat à la présidentielle de 2013.

 

C’est pourquoi, à travers une conférence de presse tenue le mercredi 22 mai 2013 au Carrefour des jeunes, le président de l’Ujmma, Mohamed Macki Bah, et ses camarades ont attiré l’attention du peuple malien, des autorités administratives et politiques du Mali, du gouvernement du Mali, principalement le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire sur ces activités compromettantes pour l’avenir et la stabilité du Mali.

L’Ujmma rappelle à toutes fins utiles que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est actuellement présidée par le secrétaire général sortant du bureau national du Haut conseil islamique du Mali et qu’à ce titre, elle estime que le HCI, structure d’interface des musulmans du Mali, doit rester neutre (à la limite arbitre) des élections.

« Choisir un candidat, le soutenir publiquement et donner des consignes de vote au nom de l’islam est une démarche très dangereuse et compromettante pour le processus électoral et pour le peuple malien de façon générale. Nous clamons haut et fort que nous n’accepterons pas et nous ne serons jamais d’accord pour que nos lieux de culte servent de foras politiques, car cela est préjudiciable à la stabilité même de notre pays, déjà suffisamment ébranlée par la crise du Nord ».

« Nous sommes convaincus que l’heure n’est plus à la division et à l’instabilité, mais nous sommes sûrs que tant que l’équipe actuelle du HCI continue à gérer les affaires des musulmans du Mali, notre pays risque une fois de plus la dérive ou une crise postélectorale très profonde. Ce qui n’est le choix d’aucun patriote malien de nos jours », peut-on lire dans un communiqué remis aux hommes de médias.

Et puisque le mandat de l’actuel bureau a expiré depuis 6 mois maintenant, l’Ujmma propose deux solutions : l’organisation du congrès du HCI sous la tutelle du ministère de l’Administration territoriale, dans un plus bref délai, car le bureau actuel ne dispose d’aucune crédibilité face à la communauté musulmane et ne dispose d’aucun mandat compte tenu des dispositions statutaires du HCI ; à défaut, mettre en place un Comité islamique provisoire composé des grandes associations membres fondateurs du HCI de façon consensuel, il est clair que le bureau actuel a été mis en place sur la base des irrégularités donc il ne fait pas l’unanimité des leaders musulmans du Mali.

Si aucune de ces conditions n’est remplie, l’Ujmma demande simplement à Chérif Ousmane Madani Haïdara, 2e vice-président de l’institution de démissionner pour ne pas être comptable d’un tel bilan. Mohamed Macki Bah a expliqué que depuis un certain temps, son organisation ne partage pas la même vision que le HCI.

Il accuse les dirigeants actuels du Haut conseil islamique, notamment le président Mahmoud Dicko et le secrétaire général et président de la Céni, Dr. Mamadou Diamoutani, de faire les mêmes manœuvres que 2002 où ils avaient constitué un collectif qui avait choisi un candidat à la présidentielle au nom des musulmans du Mali, alors qu’au niveau du HCI le débat n’avait pas été tranché.

Dans tous les cas, l’Ujmma alerte tout le peuple malien, toute la communauté musulmane ainsi que tous les dirigeants du Mali à faire attention et à prendre des dispositions adéquates pour le renouvellement des organes du HCI avant l’organisation de l’élection présidentielle de juillet 2013.

Abdoulaye Diakité

L’ Indicateur Du Renouveau 2013-05-25 00:01:33