Crimes dans le Nord Du Mali: Bamako va saisir la CPI la semaine prochaine

Des ONG locales et internationales, ainsi que des agences de l’ONU, ont dénoncé les graves exactions commises dans le nord du Mali par différents groupes armés, islamistes et rebelles touareg, tels que viols, meurtres, enrôlement d’enfants soldats, mais aussi destruction de sites religieux.

A la faveur d’un coup d’Etat le 22 mars à Bamako, le nord du Mali est tombé peu après aux mains des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et surtout des groupes islamistes Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), alliés d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Les islamistes ont chassé mercredi de son dernier bastion d’Ansogo (bien Ansogo) le MNLA avec lequel ils avaient lancé l’offensive dans le Nord en janvier. Ils sont désormais les maîtres de toutes les grandes villes du Nord.

Le Nord du Mali vit depuis six mois une descente aux enfers, selon un rapport publié jeudi par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) qui a recensé des dizaines de viols et meurtres perpétrés par les groupes armés depuis janvier.

La FIDH a demandé à la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, d’ouvrir officiellement une analyse préliminaire sur la situation au Mali.

En visite à Dakar le 1er juillet alors que les islamistes avaient commencé à détruire des mausolées de saints musulmans à Tombouctou, ville mythique du nord-ouest du Mali, Mme Bensouda avait estimé que ces seules destructions pouvaient être assimilées à un crime de guerre passible de poursuites de la CPI.

La Mali a ratifié le Statut de Rome portant création de la CPI, s’engageant à coopérer avec la Cour, ce qui facilitera la procédure.

(©AFP / 12 juillet 2012 18h21)