CONTRIBUTION Insécurité permanente à Gao, Kidal, Tombouctou…

mali carte

 

A cette occasion des attaques incessantes ont été souvent menées dans certaines localités des régions de Mopti et de Ségou. C’est le lieu de rappeler comme en 2012, en 1990, certains éléments des Forces de défense et de sécurité du Mali ont fait montre de détermination pour préserver l’unité et l’intégrité territoriale.
Les accords de Tamanrasset, signés par le gouvernement malien et des groupes armés (FIAA et MPA)

Le pouvoir politique d’alors au bout de 6 mois d’hostilités a décidé de signer le 6 janvier 1991 hors du Mali, à Tamanrasset dans le sud algérien des Accords avec le Front islamique arabe de l’Azawad (FIAA) et le Mouvement populaire de l’Azawad (MPA).

Ces accords plus connus sous le nom des « Accords de Tamanrasset » ont été signés du côté malien par le chef d’état-major général des armées de l’époque, le colonel Ousmane Coulibaly et pour les deux groupes armés cités plus haut en la personne de Iyad Ag Ghaly qui défraie toujours la chronique tant au niveau national  qu’international pour ce que beaucoup de personnes savent de lui comme part de responsabilité dans la situation actuelle que vit notre pays.

La facilitation a été assurée par l’Algérie représentée par son ministre de l’Intérieur. Vingt-trois ans après ces accords sensés définitivement mettre fin à tout conflit dans les régions nord de notre pays, ce sont les armes qui y résonnent là sans répit ; avec comme moisson amère l’occupation de plus de 2/3 du territoire national en fin mars et avril 2012 par des groupes armés.
L’essentiel des accords de Tamanrasset

Dans les Accords de Tamanrasset, il a été question entre autres de :
–    un allègement progressif du dispositif des Forces armées maliennes dans les 6e et 7e régions ;
–    la suppression de certains postes militaires dans les dites régions qui sont Gao (dans laquelle se trouvait Kidal avant d’être une région) et Tombouctou ;
–    l’invite faite aux Forces armées maliennes à éviter les zones de pâturage et les zones à forte concentration de populations dans les 6e et 7e régions ;
–    transfert progressif des casernes militaires des villes (chefs-lieux d’arrondissement et de région) vers des sites appropriés ;
–    la possibilité pour les combattants d’intégrer les Forces armées maliennes selon des conditions définies par les deux parties.
Ce n’est pas tout. Dans le procès verbal annexé au texte final des accords et contre signé par les trois parties (le représentant de l’Etat malien, celui des mouvements armés et l’Etat algérien) il est précisé que les populations des trois régions du nord du Mali gèreront librement leurs affaires régionales et locales par le biais de leurs représentants dans des assemblées élues, selon un statut particulier consacré par la loi.

Dans ce cadre, les assemblées locales constituées d’un organe délibérant et d’un organe exécutif, règlementent dans tous les domaines liés à leurs spécificités en matière économique, sociale et culturelle.
Ces assemblées élisent en leur sein leurs représentants qui se constituent en un conseil consultatif régional chargé de délibérer sur toutes questions intéressant les trois régions.

Dans le cadre du développement régional, 47,3 % des crédits du quatrième programme d’investissement seront affectés à ces trois régions.
S’agissant du maintien de l’ordre public dans les trois régions, les compétences et modalités d’exécution seront définies par une loi appropriée qui est en cours d’élaboration au niveau de l’Assemblée nationale.

L’Algérie, un pays frère toujours médiateur, mais jamais une solution définitive

Après les Accords, les bases de certains groupes armés ont été renforcées dans le septentrion malien. Notamment à Farrach, dans le cercle de Goundam et à quelques dizaines de kilomètres de Tombouctou, la Cité des 333 Saints. Cet état de fait a facilité l’installation de toutes sortes d’activités (banditisme, trafics de cigarettes, drogue etc.) dans une bonne partie des régions du Nord n’étant pas très éloignées des frontières algériennes et mauritaniennes. Taoudéni dévient une zone de non droit où personne ne pouvait dire avec exactitude ce qui s’y passait.

Le vol de bétail en direction de certains pays voisins s’amplifie entre 1991 et 1996. Un phénomène qui n’a pas cessé présentement ; bien que l’intensité n’est pas la même.

 

Il est très utile de rappeler, que le grand voisin et frère qu’est la République algérienne démocratique et populaire a tout les temps joué un rôle de premier plan dans les accords, que le Mali a obtenus avec les différents groupes armés qui se sont constitués au nord ; sauf ceux de Ouagadougou du 18 juin 2013. Mais aucun d’entre eux n’a pu apporter à notre pays plus de 2 ans d’accalmie. En effet, aux Accords de Tamanrasset s’y ajoutent le Pacte national d’avril 1992, la Flamme de la paix de mars 1996, la création en 2001 des communes d’Alata (cercle de Ménaka) dans la région de Gao et d’Intadjedite (cercle de Tin Essako) dans la région de Kidal pour satisfaire certaines exigences d’Ibrahim Ag Bahanga, et enfin, les Accords d’Alger du 4 juillet 2006. Tous ces accords, dans leurs grandes lignes ne se sont jamais démarqués de ceux de Tamanrasset.

On constate aisément aussitôt après la signature de chaque accord, des attaques reprennent non seulement contre nos Forces de défense et de sécurité, mais également sur des paisibles populations. Or, nous devons faire savoir à ce pays frère, auquel le gouvernement de Modibo Kéita a apporté un soutien déterminant dans sa lutte d’indépendance, que dans notre Société on apprécie hautement un voisin qui se précipite pour mettre fin à un conflit qui se produit chez son voisin. Mais, toutefois lorsque ce voisin intervient permanemment sans y trouver une solution définitive, il suscite crainte et méfiance. Au regard de ceci, il important qu’on fasse comprendre à ce grand voisin que le moment est venu de nous rassurer. Il ne ce reste que pour le bien de nos populations qui partagent beaucoup de valeurs ensemble.

Malgré tout, une satisfaction doit animer plus d’un au Mali. C’est le fait de constater que, les maliens dans leur grande majorité ont fait violence sur eux pour éviter de tomber dans le piège de l’intolérance et de la division. Vivement que cela se poursuive pour longtemps dans les cœurs et les esprits.

Nécessité d’éclairer les différents Accords signés et les enseigner dans nos écoles

Au moment où de nombreux débats se font sur les causes qui ont conduit au pourrissement de la situation sécuritaire dans le pays, il serait judicieux d’essayer de connaître les différents accords que nos gouvernants ont été amenés à signer pour instaurer la paix et la sécurité. Parce qu’historiquement parlant, plus précisément pendant la période des conquêtes et résistances, de grandes incompréhensions ont surgi entre les élites et leurs concitoyens, et entre les élites elles mêmes à cause de la méconnaissance des termes de certains accords signés avec les forces adverses. Nous ne devons plus retombés dans de telles erreurs des temps passés. Car, se serait de trop pour le peuple malien qui cherche une paix  définitive depuis la signature des accords de Tamanrasset (Algérie) du 6 janvier 1991.

Peut – être même, qu’il serait nécessaire, d’inscrire au programme d’histoire ou d’éducation civique et morale l’enseignement de tous les accords cités plus haut sans partie pris. Certes, c’est difficile. Mais, c’est le fort pris à payer. Ceci pourrait au moins avoir des effets positifs sur les futurs dirigeants de notre pays que sont les élèves et étudiants. Lesquels, en effet, sauront jusqu’ à quel niveau ne plus céder face à l’inacceptable, pour avoir tout simplement sûr que leur pays a fait d’énormes concessions afin d’empêcher le sang de ses fils de couler. Sur ce point, c’est le lieu d’encourager tous ces anciens combattants, qui depuis longtemps ont compris cela et ont décidé d’être pour un Mali, Un et indivisible.

En tout cas, Maliens et Maliennes, nous devons tenir bon quelque soit les circonstances afin que le Mali ait plus de longévité que les empires et royaumes dont nous sommes héritiers. Raison pour laquelle, la barbarie du MNLA et de ses complices contre la délégation du Premier ministre, Moussa MARA et des représentants de l’Etat à Kidal, le 17 mai 2014 ne doit aucunement, nous faire dévier de cette mission historique. D’autre part, la communauté internationale doit comprendre que le MNLA ne représente ni les Touaregs ni les communautés des régions du Nord du Mali.

A ce titre, il ne doit pas bénéficié des mêmes traitements que l’Etat malien sur le plan international. Le Mali ne mérite pas cela. Surtout, vu son rôle immense dans la pacification des Relations internationales.

Sory Ibrahima Waïgalo
Professeur titulaire de l’enseignement secondaire général

Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-05-29 03:24:10