CONFLITS IFOGHAS-IMGHADS POUR LA GESTION DE KIDAL Entre une minorité favorable à la gestion féodale et la majorité favorable à la Démocratie, IBK fera-t-il le bon choix ?

Si les affrontements ont cessé dans la capitale des Ifoghas, la tension est encore perceptible car les positions des uns et des autres n’ont pas varié. Gamou reste intransigeant quant à son implication et même celle de sa communauté, les Imghads largement majoritaire, dans la gestion de Kidal, tandis que les Ifoghas et leurs alliés n’entendent pas lâcher du lest.
Bilal Ag Chérif et Moussa Ag Asarid, soutenus par la France et la MINUSMA, veulent toujours rester les maîtres incontestés des lieux.
A maintes reprises le chef militaire des Imghads a tenté de prendre langue avec Koulouba pour dénoncer la dictature oppressante de la minorité des Ifoghas.
Frustré et déçu, le Général Gamou aurait menacé de démissionner de l’armée si les autorités de Bamako cèdent à la pression de la France et de la MINUSMA.
Celui qui a consenti tant de sacrifices et de dévotion pour la mère Patrie sera-t-il définitivement lâché par le président IBK ? Doit-il faire confiance en la CMA dont la parole donnée change au gré des dunes des sables ? Le Kankelen Tigui devra, pour une fois, être ferme et implacable face aux rebelles ifoghas qui n’ont eu de cesse de porter atteinte à la sacralité du drapeau malien ?
Après un bilan de plusieurs dizaines de morts principalement du côté de la CMA, les armes se sont tues, mais pour combien de temps ? Quand on sait que les causes qui ont été à la base des affrontements demeurent toujours sans solution et que chaque partie campe sur sa position, il y a lieu de s’interroger sur le rôle de la MINUSMA et des forces françaises Barkhane dont la mission essentielle est de contribuer à la stabilisation du Mali.
Mais à l’analyse, les forces étrangères présentes créent au contraire plus de problèmes que de solutions.
Et le citoyen lambda s’interroge aujourd’hui sur l’utilité de la Mission Onusienne et des forces françaises. Des visées obscures seraient la cause principale de leur présence sur le sol malien.
Le sentiment général du peuple est l’incompréhension et surtout l’indignation.
Il ne comprend surtout pas pourquoi les groupes qui défendent l’intégrité du territoire malien, corps et âmes, sont à tout bout de champ humiliés et même sommés de céder du terrain à ceux qui se battent pour la division.
Le GATIA est aujourd’hui trainé dans la boue et son seul tort est d’avoir dit et défendu le Mali sur un espace que la France semble engagée à détacher du reste du pays pour en faire son « territoire d’outre-mer ».
Les forces étrangères, au lieu d’être à équidistance de tous les mouvements, ont déjà pris fait et cause pour la bande à Bilal Ag Chérif dont le dessein caché n’est autre chose que de s’affranchir du giron malien.
Si les forces étrangères se comportent ainsi, les autorités légitimes du Mali ne doivent aucunement se laisser pris dans cette démarche qui s’apparente plus à la trahison.
Leur attitude fait désespérer le citoyen lambda. Le président IBK se souvient-il de ses slogans de campagne : « le Mali D’abord, Pour l’honneur du Mali et Pour le Bonheur des maliens » ? Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui pensent que le Président de la République cède trop facilement à la France jusqu’à empiéter sur la souveraineté du Mali.
Certains pensent qu’il est celui qui a redonné le Mali à l’ex-puissance colonisatrice alors le pays avait retrouvé sa dignité par le Président Modibo Keita.
L’exacerbation de la crise au nord du Mali ne semble être qu’une stratégie permettant à la France et à la MINUSMA de s’installer durablement au Mali pour y exploiter les immenses ressources minières et énergétiques. Les autorités maliennes ignorent-elles réellement cela ?
En définitive, il est évident que le président IBK a plus intérêt à défendre les groupes de la Plateforme que ceux de la CMA dont le dessein machiavélique est la partition du Pays de Soundiata Keita, l’Unificateur du Mandén.
Youssouf Sissoko