COMITE AFRIQUE DE L’INTERNATIONALE SOCIALISTE Cuisante défaite d’IBK à Niamey

 

On se souvient, avec une dose de commisération, de la manière dont IBK a joué des coudes pour se faire une place lors de la visite historique du président français François Hollande au Mali, notamment à l’étape de Bamako.

Le leader des Tisserands a remis une grosse louche lors du récent passage de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères dans notre pays et membre influent de l’engeance socialiste.

Il est utile de rappeler à ceux qui regardent ce petit jeu d’IBK sans en comprendre la portée, que les critiques les plus outrées et les plus acerbes de ses accointances pro-putsch lui ont été principalement adressées par ses « camarades » de l’International socialiste.

Des sources bien informées ont même fait état, en son temps, d’une demande expresse de François Hollande à un chef d’Etat de la sous-région, membre de l’organisation, pour rappeler le président du Rassemblement pour le Mali (RPM) à l’ordre et au respect des idéaux de l’International socialiste.

C’est dans la foulée de ce désamour entre IBK et l’IS qu’est arrivée la réunion du Comité Afrique de l’International socialiste à Niamey, les 17 et 18 mars derniers sur la crise au Mali et ses implications pour la région et le continent, en présence du 1er secrétaire du Parti socialiste français, Harlem Désir.

L’histoire ne retiendra pas particulièrement ce qui y a été dit sur la situation politico-sécuritaire du Mali, mais tout le monde se souviendra du cuisant échec électoral essuyé par Ibrahim Boubacar Kéita, lors du renouvellement à la tête du Comité Afrique de l’International socialiste.

Le patron du Parti socialiste du Sénégal, Ousmane Tanor Dieng, qui dirigeait la structure depuis une quinzaine d’années, ne rempilait pas pour un nouveau mandat. La vacance du poste, une fois déclarée, Emmanuel Golou, leader du Parti social-démocrate du Bénin, fait aussitôt connaître son intention de briguer la présidence du Comité Afrique.

Il s’en ouvre à Tanor Dieng qui lui apporte d’autant plus facilement son soutien qu’aucune autre candidature n’était sur la table. Le candidat béninois fait le tour des délégués avec humilité pour solliciter leur vote. Surprise, à la veille du scrutin, le comité chargé de recueillir les candidatures, enregistre celle d’IBK, pour être président du Comité Afrique de l’International socialiste.

L’étonnement le dispute à l’écœurement chez les délégués, qui ne comprennent pas ce qu’ils prennent tous pour du dédain. Mais ces derniers parviennent à dominer leur état d’âme, en attendant l’heure du choix. Le jour du vote, les deux candidats passent devant les membres Afrique de l’IS pour évoquer chacun sa vision.

Emmanuel Golou parle de socialisme dans une Afrique confrontée aux défis politique, sécuritaire, économique etc. Il met en avant les idées, idéaux et valeurs qui structureront son action ; il parle de tout sauf de lui-même. Quand vint le tour d’IBK de s’adresser à ses amis, il insista surtout sur sa carrière de Premier ministre, de président de l’Assemblée nationale du Mali, de ministre des Affaires étrangères, dans un art consommé de l’autocélébration.

C’est la goutte d’eau de trop pour des délégués, déjà exaspérés par le style d’entrée en compétition du président du RPM. On passe au vote à bulletin secret. Le verdict est implacable. Emmanuel Golou du PSD Bénin : plus de 20 voix ; Ibrahim Boubacar Kéita du RPM Mali : 4 voix.

La messe est dite et IBK est battu à plate couture. L’épisode est si peu glorieux qu’il fut soigneusement caché, y compris aux responsables et militants du RPM. La publicité sur une défaite si peu honorable aurait fait désordre, en effet, dans le tableau de marche d’un homme qui n’a d’yeux que pour les ruines de Koulouba.

Cette péripétie électorale à Niamey illustre parfaitement la personnalité d’IBK : l’homme ne croit pas à l’effort, mais aux passe-droits. A la fin des années 1990, il misait sur Alpha Oumar Konaré pour le propulser à la tête du Mali. En 2012, il fondait le même secret espoir sur le président ATT. Depuis le 22 mars 2012, IBK a commencé la danse du ventre devant les jeunes militaires de la junte.

Cette constance dans la quête d’un homme providentiel pour le faire roi n’est pas sans rappeler les propos de Mitterrand commentant l’ambition présidentielle prêtée à Jacques Delors en 995 : « Lui, candidat ? Mais c’est une plaisanterie ! Il aurait trop peur de faire campagne, il veut être nommé ! », in « Derniers Carnets » de Franz-Olivier Giesbert, aux éditions Flammarion.

S’il était défait à l’élection présidentielle malienne à venir, IBK devrait se souvenir que ce sont ses petits camarades de l’International socialiste qui auront montré le chemin aux Maliens.

 

Oumar Diallo l’indicateur 2013-04-22 00:06:29