CNID- FYT:Tall en appelle à une vaste concertation nationale de toutes les forces vives de la nation

Dans son allocution, le président du CNID a d’abord évoqué la situation au nord de notre pays et ses effets collatéraux. Il a ensuite parlé des crises institutionnelles qui ont émaillé la vie de notre pays et les déséquilibres sociaux qu’elles ont engendrés.

« Au – delà de l’or et du coton, au-delà des partis politiques, des associations, de la démocratie, de la laïcité de l’Etat, des militaires et des civils, des races, des langues, des ethnies, de nos intérêts particuliers, de nos égoïsmes, Nous Maliens, avons un bien particulièrement précieux que nous devons protéger comme la prunelle de nos yeux : la nation malienne » a affirmé Maître Mountaga Tall.

La Nation, le ciment de l’unité nationale

La Nation ne se décrète pas et ne s’invente pas, a t-il dit. « On ne détruit pas une Nation à coup de canon. Certes, une nation peut connaître des épreuves, mais la nation résiste toujours aux épreuves. Et finit par l’emporter et s’imposer. Les entités que l’on réussit à diviser entre nord et sud ou entre est et ouest sont peut – être des Etats, mais pas forcément des nations. Au Mali, malgré toutes les épreuves, notre commune volonté de vivre ensemble dans le même espace géographique demeure intacte. C’est cela la Nation, c’est cela le Mali » a fait savoir l’enfant de Ségou pour qui « Aucune proclamation d’indépendance, aucune volonté sécessionniste ne pourrait venir à bout de ce sentiment national du Mali, un et indivisible ».

Pour Tall, malgré cet état de fait, des compatriotes ont fait fi de cette évidence et ont pris les armes pour proclamer une prétendue sécession des régions nord du Mali. Mais ignorent-ils qu’ils sont hyper minoritaires même au sein de leur propre communauté…. ? s’est-il interrogé. Et de proposer que la reconquête des régions nord de notre pays par notre armée est inéluctable.

Des amis du Mali nous proposent de sécuriser la Transition, par l’envoi de 3000 hommes à Bamako, mais cette opération nécessite la mobilisation de 300 milliards de FCFA soit 20% du budget de l’Etat, a révélé Mountaga. Mais selon lui, ce montant peut couvrir les problèmes humanitaires auxquels notre pays est confronté, équiper notre armée et libérer le nord.

Le parti du Soleil Levant avait déjà mis en garde contre les dérives qui planaient sur notre pays. L’Avocat en veut pour preuve que le CNID avait déjà tiré sur la sonnette d’alarme lors de sa présentation des vœux à la presse le 13 janvier 2011 : « Le Mali ne doit en aucun cas accepter d’être un sanctuaire pour trafiquants de drogues, de cigarettes, d’êtres humains ou encore d’intégristes religieux. Tous les actes doivent être menés pour extirper ce fléau de notre pays et les complices doivent être identifiés et châtiés. Afin que nous puissions demeurer une nation crédible et respectée ».

Le coup d’Etat et l’accord – cadre

Le CNID a réaffirmé son opposition de principe à toute prise de pouvoir par les armes dès le lendemain du coup d’Etat du 22 mars 2012, mais a déclaré le 24 que le parti prend acte cependant de la situation estimant que le Mali est au – dessus de tout et s’est investi pour éviter un bain de sang à notre peuple et à notre pays. Voilà pourquoi le parti en appelle à une vaste concertation nationale impliquant les forces armées et de sécurité, la classe politique et les forces vives de la nation.

Pour Tall, certains lui ont reproché un tel appel à un dialogue inclusif, mais à en croire le président du CNID, un retour pur et simple à l’ordre constitutionnel est irréaliste et inapplicable. Fallait-il faire la politique de l’Autruche en déniant la réalité ou faire preuve de réalisme et de responsabilité en gérant la situation ? L’avocat a plutôt choisi la deuxième option.

« Ceux qui avaient refusé le principe même de toute discussion avec les militaires ont fini par répondre à leurs invitations à Kati et ont accepté l’ouverture des discussions à Ouagadougou. Le recours à l’ordre constitutionnel s’est vite révélé un leurre d’où le retour à un « ordre politique » matérialisé par un accord – cadre salué par tous. Le bain de sang qui parait être un gros mot a malheureusement commencé avec la tentative de contre coup qui a fait plusieurs dizaines de morts dont de nombreux civils. Si seulement nous avions été entendus et compris ! Si seulement la sagesse avait prévalu ! Si seulement l’amour du pays avait été partagé par tous ! Si seulement chacun avait mis le Mali au – dessus des ambitions personnelles ! » S’exclamait le président du parti du Soleil Levant. Même sur l’école, Tall n’a pas été entendu mais cette question s’est imposée d’elle – même.

Lors de cette conférence des cadres qui s’est tenue à un moment particulier, Tall a aussi évoqué l’accord – cadre du 06 avril, le délai et le chronogramme de la Transition, les taches opérationnelles, les modalités d’organisation des élections, la révision du fichier électoral, le rôle et la place des membres du CNRDRE pendant le processus de Transition. Et de conclure que toutes les interpellations et enquêtes se déroulent dans le cadre strict des règles de droit pénal, de procédure pénale, et du respect des droits des personnes incriminées.

Issiaka Sidibé

Le Matinal 15/05/2012