Clément Mahamadou Dembélé à propos de son projet de société pour le Mali: « On ne peut pas aimer son pays quand il n’y a pas de justice, quand on a faim »

 

Né d’une famille pauvre de 15 membres dont il est le huitième enfant et le premier garçon, le Professeur des universités en France Clément Mahamadou Dembélé, se prépare à descendre dans l’arène politique pour se présenter à l’élection présidentielle de 2018.  Son engagement pour un « Mali d’Avenir » après une carrière professionnelle exceptionnelle en France tire sa force dans son ancien statut d’enfant de pauvre. Après avoir connu lui-même la faim, la soif, bref la galère, le professeur des universités françaises entend, à travers sa candidature prochaine à l’élection présidentielle, ressusciter l’espoir dans le cœur des milliers de jeunes maliens qui ne croient plus au Mali. En pleine préparation de son projet de société pour un Mali ressuscité  dans le concert des nations épanouies, nous l’avions rencontré chez lui à Bakoni Diankinèbougou, ce quartier populaire qui lui a vu grandir et dont il reste toujours très attaché. Au détour d’un entretien, il nous a donné un avant-goût de ce plan Marshal de développement devant tirer le Mali vers le haut dans six petits s’il  est élu président de la République.

Selon Clément Dembélé, on ne peut pas demander à quelqu’un d’aimer son pays quand il n’y a pas de justice. « On dit que les Maliens n’aiment pas le Mali. Ce n’est pas vrai. La réalité est que les Maliens n’aiment pas le Mali d’injustice. Ils n’aiment pas le Mali où les gens ne trouvent pas à manger. Ils n’aiment pas le Mali où le paysan est plus pauvre que le chômeur. Ils n’aiment pas le Mali où il n’y a pas des universités dans les régions où les enfants sont obligés de quitter leurs parents pour venir étudier à Bamako une fois le bac obtenu. Ils n’aiment pas le Mali où il n’y a que quelques personnes qui sont milliardaires pendant que la majorité des populations ne trouvent même pas à manger. Personne ne peut aimer ce pays-là dans cette condition. On peut aimer un pays quand on sait, même fils de pauvre, que quand tu travailles tu peux réussir. On peut aimer quand tu sais qu’on peut te donner la possibilité de mettre en valeur ton talent. Voilà le sens de mon combat. Donc je ne suis pas un politicien. Je m’en fou de la politique», explique le Professeur. Et de poursuivre que sa mission s’il est élu sera d’apporter des réponses aux questions existentielles du Mali. « Qu’il ait l’autosuffisance alimentaire et la santé pour tous. Faire en sorte qu’il ait la mobilité entre les gens en faisant des routes. Et une bonne école en adéquation avec l’emploi. Faire en sorte que quand on va à l’école malienne qu’on ait la chance de créer l’emploi. Je veux un Mali où quand on bouge on se sent en sécurité. C’est ça mon ambition.  Il faut soigner la patrie. C’est notre maman qui nous a tout donné. Et aujourd’hui qu’elle est malade, il faut qu’on la soigne. Et soigner le Mali c’est de donner de l’emploi aux jeunes et former une doctrine sécuritaire fondée sur le renseignement renforcé au sein de l’armée. Il faut un plan de carrière pour les militaires, un plan de carrière pour les enseignants. Il faut qu’on s’occupe des Maliens. Je sais ce qu’ils vivent pour avoir galéré moi-même dans ce pays. Je ne serai pas  un fils de riche qui vient parler aux Maliens », indique le candidat.

Youssouf Z KEITA

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