Cascade de grèves au Mali L’Assemblée nationale invite le gouvernement à trouver des solutions urgentes et durables

Après l’inauguration des salles Modibo Keïta et Mamadou Konaté rénovées par la Turquie, l’Assemblée nationale du Mali a procédé hier, lundi 3 avril 2017, à l’ouverture de la session ordinaire d’avril 2017. Durant cette session, les députés examineront 87 projets et propositions de loi. Parmi ces lois, figure, le projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 2017.

Actualité oblige, face à la multiplication des grèves dans plusieurs secteurs, la représentation nationale, à travers son président, l’honorable Issaka Sidibé, invite solennellement le Gouvernement et les partenaires sociaux à trouver rapidement les compromis nécessaires pour apaiser le climat social. Les travaux étaient présidés par le président de l’hémicycle, Issaka Sidibé, en présence des membres du gouvernement, des chefs d’institutions, des diplomates accrédités aux Mali et les délégations de Parlements amis venues du Burkina Faso, de la Guinée Conakry, du Niger, du Togo et de la Turquie.

Selon le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issaka Sidibé, l’ouverture de cette session intervient seulement deux jours après la clôture de la session extraordinaire qui avait à son ordre du jour, deux projets de lois extrêmement importants pour l’avenir de la nation. Il s’agit, dit-il, du projet de loi relatif au foncier agricole et celui portant révision de la Constitution du 25 février 1992.

« Si le premier projet a été adopté à l’unanimité, le second, par contre, a été renvoyé à cette Session d’avril pour un examen plus approfondi », a-t-il précisé. Avant d’ajouter que le processus de paix amorcé à Alger a atteint sa phase cruciale de mise en œuvre avec l’installation progressive des Autorités intérimaires, le retour des réfugiés, le redémarrage des patrouilles mixtes et la bonne tenue de la Conférence d’Entente Nationale. Selon lui, l’engagement du Parlement malien ne fera pas défaut pour la réussite du processus de paix, de stabilisation et de réconciliation. « L’Assemblée Nationale sera toujours disponible pour légiférer sur toutes questions qu’exigera la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.

Je voudrais condamner avec fermeté toutes les tentatives visant à torpiller l’application effective et efficiente de l’Accord qui, sans être une panacée, reste aujourd’hui l’unique billet de notre portefeuille à même de sortir le Mali de la crise qu’il traverse », a-t-il dit. Par ailleurs, il a lancé un cri de cœur au Gouvernement afin qu’il s’emploie davantage à enrayer toutes les formes de conflits intercommunautaires au Mali.

« Le front social, parlons-en ! Il nous est revenu de constater depuis plusieurs mois une ébullition au niveau de certaines corporations due à des revendications syndicales notamment au niveau de la magistrature, des différents ordres d’enseignement, de la santé et j’en passe. Les multiples grèves perlées ou illimitées qui s’en sont suivies ont paralysé plusieurs secteurs d’activités et continuent, dans certains cas, à causer des dommages fatals à nos populations. Sans préjuger de la légitimité des doléances présentées, la représentation nationale invite solennellement le Gouvernement et les partenaires sociaux à trouver rapidement les compromis nécessaires pour apaiser le climat social.

La situation actuelle est inacceptable et intolérable ! », a martelé le président de l’hémicycle. En outre, l’honorable Issaka Sidibé a demandé aux organisations syndicales, de savoir raison garder et de privilégier les cadres de négociations, en ayant à l’esprit que l’Etat œuvre au quotidien pour l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble des populations maliennes malgré ses ressources limitées. « Quant au Gouvernement, je rappelle que nos concitoyens sont désemparés et déconcertés face à la timidité de la conciliation avec certains syndicats. J’exhorte donc les autorités gouvernementales à trouver des solutions urgentes et durables à ces multiples grèves et à être surtout proactives sur le front social à travers l’instauration d’une véritable charte du dialogue social avec l’ensemble des partenaires sociaux », a-t-il souhaité. Il a fait savoir que 87 projets et propositions de loi seront examinés par les députés. A cela, poursuit-il, s’ajoute l’examen de certains recueils du Conseil Economique, Social et Culturel.
Aguibou Sogodogo