Brèves Le Mujao ne vit pas que de la parole de Dieu

Deux Français au service des Islamistes

A Gao, dans la villa du douanier Modibo Maïga, au bord du fleuve Niger, plusieurs Islamistes d’AQMI, de passage à Gao, font un séjour. Parmi eux, deux Français. C’est le témoignage des riverains qui nous a tout d’abord alertés. «Il y a deux hommes qui parlent correctement français et ils n’ont pas le nez comme les Arabes», nous a soufflé une vieille dame. Ensuite, au poste de police, les bruits ont couru sur «le changement de méthode de travail». Selon un membre du Mujoa, «il y avait d’abord des Egyptiens, qui travaillaient dans le domaine de la coordination des différents mouvements qui se trouvent actuellement dans le Nord du Mali. Actuellement, ce sont les deux Français qui travaillent dans ce domaine». Après avoir passé plusieurs heures à épier les deux islamistes expatriés, nous les avons vus sortir. Direction, le quartier Château. Dans cette zone, une résidence dans laquelle se trouverait un centre des opérations, avec toutes sortes d’appareils sophistiqués. «Les Islamistes sont connectés nuit et jour et les deux Français sont toujours sur les ordinateurs» nous a confirmé un habitant de Gao. D’après plusieurs recoupements, les deux Français, dont l’un se fait appeler Hamza, seraient spécialisés dans la stratégie militaire.

De Konna à Bamako: le malheur des uns fait le bonheur des autres

Sur la RN6, dans le territoire encore sous contrôle du Mali, les transporteurs routiers et les passagers sont à bout de souffle. La cause? Des policiers aux gendarmes, en passant par les agents de la Douane et les militaires, chacun veut s’en mettre plein les poches. Et aucune technique n’est ignorée. A Konna, ce sont les militaires qui bloquent très souvent certains bagages et demandent que les propriétaires «paient quelques chose». Quand le chauffeur du bus est teigneux, ils finissent par demander «le prix du thé».

Les champions du Mali dans ces jeux d’arnaque sont les agents des postes de Ty et de Barbé. Pour trimballer les usagers de la route et encaisser de l’argent, ils n’hésitent pas à cibler les pauvres villageois qui viennent de quitter les zones sous occupation islamiste. Carte d’identité, cartons de lait, de Ramy (jus de fruits), sacs de semoule… tout prétexte est bon. Le pire, dans cette histoire, est que les agents acceptent même de prendre seulement 100 FCFA pour laisser continuer certains passagers. A l’aller comme au retour, des scènes de ce genre se sont répétées à Ty. Les gendarmes, quand à eux, ont trouvé un dernier gagne-pain: confisquer le matériel de thé des apprentis des bus pour de l’argent. A 1 heure du matin, jeudi dernier, au poste de Gendarmerie de Tènè, le gendarme de permanence n’a pas hésité à prendre 3 000 FCFA et à se rendormir ensuite. A San, le Douanier à tout simplement demandé au chauffeur du bus de lui donner, de temps en temps, 1 000 ou 2 000 FCFA afin qu’il «ferme les yeux sur certaines choses».

Avec les événements que vit notre pays, notamment dans le Septentrion, on aurait cru que les agents des différents postes routiers allaient devenir plus pragmatiques dans leur façon de travailler. Dommage que ce ne soit pas le cas. Les différents départements ministériels sont vivement interpellés.

PM

Le 22 Septembre 08/10/2012