BOURBIER LIBYEN : IBK veut une enquête sur les probables cas d’esclavage

Le président IBK, dénonçant l’esclavage des migrants en Libye demande à l’ouverture d’une enquête pour situer la responsabilité des uns et des autres.
La Libye qui accueille près de 10 000 migrants maliens dont 5000 établis à Tripoli est pointée du doigt par la communauté internationale d’instaurer l’esclavage à travers la vente des migrants entre milices qui se partagent le pays depuis la chute du guide Mouammar Kadhafi.
Aujourd’hui les migrants subissent l’un des moments les plus chaotiques de la Libye. Ils sont objet de vente et de tortures sans précédent. Pour mettre fin à cet état de fait, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a invité la communauté internationale à la mise en place d’une commission tripartite Union africaine-UE-ONU pour situer les responsabilités.
« Je condamne fermement le trafic d’êtres humains qui sévit en Libye. Je suis outré par cette barbarie qui interpelle la conscience de l’humanité. Je demande aux autorités libyennes de prendre toutes les dispositions pour faire arrêter cette barbarie. J’exige une commission d’enquête tripartite UA-UE-ONU pour établir les faits en Libye ».
Le Mali en avance…
Le Mali, à travers le ministère des Maliens de l’extérieur, est à pied œuvre pour extraire des mains des milices nos compatriotes en détresse en Libye depuis l’éclatement de la crise en 2010.
La dernière vague de rapatriement date du 9 novembre quand les autorités ont accueilli près de 251 migrants en provenance de la Libye avec le concours de l’Organisation internationale de la migration (OIM). En octobre, ils étaient 163 à regagner le bercail après 123 autres accueillis le 20 septembre courant.
Les témoignages à leur arrivée étaient pathétiques. Certains enfermés dans des prisons libyennes ne recevaient qu’un seul repas par jour pendant plus de 9 mois. Des familles installées en Libye il y a plusieurs années ont décidé en même de rentrer au bercail pour échapper à la barbarie des milices. Ils expliquaient également les tortures et les chantages des milices en complicité avec des compatriotes pour leur extorquer d’importantes sommes d’argent. S’y ajoute le non-paiement de salaire. Des patrons libyens refusent catégoriquement de payer à nos compatriotes le service rendu. Une fois vous réclamez le salaire, c’est la torture qui s’en suit.
A noter que la plupart des migrants aux mains des milices sont en transit en Libye pour rejoindre les côtés de la méditerranées en Espagne. Les autorités sont interpellées à créer des conditions pour l’insertion des jeunes et sensibiliser ces derniers à bannir la migration irrégulière pour éviter l’irréparable en cours en Libye et dans d’autres pays à travers le monde.
O. D.