Blocage des armes du Mali aux ports des pays voisins Le peuple doit prendre ses responsabilités !

« Je ne connais pas encore la nature des armes, mais retenez que ce sont des armes de guerre en provenance de Bulgarie, achetées du temps du régime d’ATT. Elles sont arrivées à Conakry le 27 juillet 2012 à bord d’un bateau battant pavillon turc ». C’est en ces termes que le ministre délégué guinéen en charge de la Défense, Abdoul Kabélé Camara confirmait dans un entretien accordé à l’AFP, le blocus sur les armes du Mali au port de Conakry.

En Guinée comme en Côte d’Ivoire, ou encore à Dakar au Sénégal, le Mali doit faire face à la volonté peu démocratique de la Cédéao de laisser nos armes rentrer au Mali. Elle justifie sa décision par « la fragilisation de la situation sécuritaire à Bamako ».

En toute objectivité, l’argumentaire a du mal à tenir débout. Dans un contexte de retour à l’Ordre constitutionnel (comme exigé par la Communauté internationale) et la mise en place d’un gouvernement dit d’ »union nationale », l’argument soutenu par Alassane Dramane Ouattara et ses pairs, tient à dormir débout.

Il n’y a donc pas de doute qu’en bloquant les armes du Mali dans les différents ports, la Cédéao fait chanter le Mali, et entraver tout chantier de reconquête du Nord par les forces armées et de sécurité de notre pays. En clair, l’institution sous-régionale maintient l’embargo dans les ports et prive notre armée des acquisitions d’armement susceptibles de préparer la contre-attaque au Nord.

Indignez-vous !

Une telle décision doit heurter la dignité du peuple malien. Face au diktat d’un certaine Cédéao, le peuple du Mali doit opposer des actions fortes, à travers des manifestations populaires. Loin d’un quelconque soutien au capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, au Premier ministre, ou à qui que ce soit, les Maliens ont le devoir de taper du poing sur la table face à une situation des plus inacceptables.

Et en la matière l’initiative entreprise la semaine dernière par le regroupement de jeunes « Alliance pour la Renaissance du Mali », est une œuvre utile qui doit nous inspirer dans les prochains jours devant les représentations diplomatiques des pays concernés et accrédités dans notre pays.

Dans cette circonstance de statut quo, il faut attendre la prochaine réunion de la Cédéao pour qu’on décide de ce que seront ces armes du Mali. Le fait révoltant est qu’à ce jour, les partis politiques et les organisations dites « patriotiques » observent un silence radio sur la question.

Seuls le RPM d’Ibrahima Boubacar Kéita et le Mouvement populaire du 22 mars, ont à ce jour de mandé à la CEDEAO de libérer les armes du Mali. Qu’ils en soient remerciés (il faut le dire) pour avoir joué leur rôle face à une question d’intérêt national.

Mais la grande responsabilité se trouve au niveau du peuple malien dans son unité. Dans sa dignité et dans son orgueil, le peuple doit dire non à ce blocus sur nos armes. Comme un seul homme, il doit réaffirmer son attachement aux valeurs de l’institution, mais tout en manifestant (quoi qu’il advienne) son soutien à son armée.

Au moment où nos compatriotes sont pris au piège des envahisseurs au nord, la Cédéao n’aide pas le Mali, par cette décision, à sortir de la crise. Il n’y aura pas de Cédéao sans les peuples. Et celui du Mali a les armes en main pour changer les décisions !

Issa Fakaba Sissoko

L’ Indicateur Du Renouveau 13/09/2012