Barack Obama a confirmé la mort d’Oussama ben Laden

Devant la Maison Blanche des Américains célèbrent l’annonce de la mort de Ben Laden par le président Obama, Washington le 2 mai 2011.
02/05/2011 – Mort de Ben Laden
Les réactions dans le monde à la mort du leader d’al-Qaïda
Face caméra, costume sombre, chemise blanche et cravate rouge, c’est un Barack Obama très solennel qui a confirmé tard dans la soirée du dimanche 1er mai 2011 ce que les médias américains avaient commencé à divulguer vers 22h30, heure de Washington.

« Ce soir, je suis en mesure d’annoncer aux Américains et au monde que les Etats-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama ben Laden, le dirigeant d’al-Qaïda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d’innocents », a déclaré Barack Obama qui a aussi pris soin de rappeller que la lutte menée contre ben Laden n’était pas une guerre contre l’islam car ce dernier « n’était pas un chef musulman ». « Nous ne serons jamais en guerre contre l’islam », a-t-il ajouté.

Le président américain a également invité à la vigilance en soulignant que la mort de ben Laden ne signifiait pas la fin de la menace terroriste. Barack Obama a aussi longuement rendu hommage aux 2 976 victimes américaines des attentats du 11 septembre 2001 : « Les images de ce jour-là resteront gravées dans nos mémoires, a-t-il déclaré, ajoutant que les images les plus dures restent celles des chaises vides autour des tables familiales. »

Les services de renseignement régionaux ou occidentaux ont longtemps estimé que l’ennemi juré des Etats-Unis se cachait dans la zone bordant la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. Mais les spécialistes confessaient en privé qu’ils n’avaient aucune piste sérieuse.

C’est au mois d’août dernier que les Etats-Unis ont disposé d’informations jugées fiables en vue de l’élimination de ben Laden. Et ce n’est que la semaine dernière que Barack Obama a pu donner le feu vert conduisant à l’assaut des forces spéciales américaines sur la villa surprotégée où se cachait ben Laden à Abbottābad, à une centaine de kilomètres au nord d’Islamabad, ont annoncé des responsables américains. Quatre autres personnes ont été tuées dans l’opération.

« Les Etats-Unis s’emploient à ce que la dépouille mortelle d’Oussama ben Laden soit manipulée conformément aux traditions et aux pratiques de l’islam », a annoncé un responsable américain.

Le déroulement de l’opération

On dispose pour le moment de peu de détails sur l’opération proprement dite et l’on ne sait pas depuis combien de temps ben Laden se cachait dans cette résidence fortifiée. S’agissant d’une opération commando, elle a probablement été le fait des forces spéciales américaines, les Navy Seals.

Pour élaborer ce genre d’opération, il faut recouper beaucoup d’informations et disposer à la base d’un renseignement humain, provenant d’un indicateur, et pratiquer ensuite de longues semaines d’obervation pour obtenir une localisation et une « indentification positive » comme disent les millitaires.

Le mode d’action choisi par les américains, une opération commando au sol, n’est pas le plus simple. Les Américains devaient donc être particulièrement confiants sur la réussite de l’opération. Ils auraient pu décider de bombarder cette résidence mais ils ont choisi de pénétrer à l’intérieur. Peut-être voulaient-ils arrêter ben Laden vivant, à moins bien sûr que l’objectif ait été de récupérer son corps, comme celà a été fait, pour qu’il ne subsiste aucun doute sur la mort du leader d’al-Qaïda.

Inquiétudes en Egypte

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Les causes d’inquiétudes sont nombreuses. D’abord, le numéro un de facto d’al-Qaïda devient l’égyptien Ayman el-Zawahri. Un homme dont le frère est actuellement jugé devant une cour militaire égyptienne et qui risque la peine de mort. Il y a aussi tous ces militants djihadistes rentrés en Egypte après la révolution. Des sortes d’électrons libres qui viennent d’Afghanistan, du Pakistan et de Tchétchénie et qui pourraient décider de reprendre de l’emploi pour venger la mort de leur chef symbolique.

Et ce ne sont pas les cibles qui manquent en Egypte. L’ambassade américaine est une des plus grandes au monde et se trouve à deux pas de la place Tahrir. Il y a aussi les milliers de résidents américains et qui sont concentrés dans la riche banlieue de Méadi au sud du Caire. Il y a aussi d’autres cibles comme l’Université américaine du Caire, la plus importante de la région ainsi que plusieurs écoles américaines. Tout cela à un moment où les services de sécurité égyptiens spécialisés dans la lutte antiterroriste sont très affaiblis par la purge que la révolution leur a fait subir.

 

Par RFI 02/05/2011