AVEC PLUS DE 8 MILLIONS DE DÉCÈS PAR ANLe cancer tue plus que les guerres et les catastrophes naturelles  

Le taux de mortalité lié aux cancers ne cesse d'augmenter

Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de lutte contre le cancer, le 4 février, la Ligue malienne de lutte contre le cancer (LIMCA) a organisé une conférence débat en partenariat avec Solidaris223, Azalaï hôtel de Bamako et MSF France. L’événement était placé sous la présidence du ministre de la Santé et du développement social. Plusieurs thèmes ont été animés par d’éminents spécialistes.

«Quelle place pour les assurances maladies dans la prise en charge des cancers ?», «L’épidémiologie des cancers au Mali», «Les difficultés liées à la prise en charge des cancers au Mali et les expériences de l’équipe MSF dans la prise en charge des cancers»… Ce sont là les principaux thèmes débattus lors de cette conférence-débat organisée par la Ligue malienne de lutte contre le cancer (LIMCA) en partenariat avec Solidaris223, Azalaï hôtel de Bamako et MSF France. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la Santé et du Développement social, Diéminatou Sangaré.

La présidente de la LIMCA, Mme Faye Kadiatou Kanté, a profité de l’occasion pour l’informer que toutes les activités de la LIMCA s’inscrivent dans le cadre de l’accompagnement de l’action gouvernementale. C’est pourquoi elle a souhaité un accompagnement accru du gouvernement dans les jours à venir. Le ministre Diéminatou Sangaré a rappelé que l’une des caractéristiques du cancer est la prolifération rapide des cellules anormales qui peuvent toucher n’importe quelle partie de l’organisme. Elle a précisé que le cancer constitue aujourd’hui la première cause de mortalité dans le monde en dépassant les guerres et les autres catastrophes naturelles et est responsable de 8 200 000 décès par an.

Selon le ministre de la Santé et du Développement social, la fréquence et la mortalité dues au cancer sont en constante augmentation dans notre pays faisant de cette maladie un véritable problème de santé publique.  Elle a indiqué qu’au Mali, selon le registre des cancers tenu au CHU de Point G de 2015 à 2017, 6 441 cas de cancer dont 60, 77 % chez les femmes ont été notifiés. Certains des cancers diagnostiqués constituent une priorité de santé publique compte tenu de «leur fréquence et de leur vulnérabilité». En célébrant cette journée, le ministère de la Santé et du Développement Social entend mobiliser la communauté dans la prévention et le traitement de ce véritable fléau sanitaire.

La ministre Diéminatou Sangaré n’a pas non plus manqué de rappeler qu’environ 30 % des décès imputables au cancer sont dus aux seuls principaux facteurs de risques comportementaux et alimentaires, une faible consommation des fruits et légumes, le manque d’exercice physique, le tabagisme, la consommation d’alcool… Et de préciser qu’au Mali les 5 cancers les plus fréquents sont ceux du col de clitoris, du sein, de l’estomac, du foie et de la prostate.

Le ministre a mis en relief des acquis importants qui ont été réalisés dans la lutte contre le cancer au Mali. Il s’agit, entre autres, de la disponibilité des ressources humaines pour la prise en charge du cancer ; la réalisation de la sismothérapie au CHU du Point G ; la création d’un centre de radiothérapie pour la prise en charge des cancers à l’hôpital du Mali ; la mise à disposition des médicaments anticancéreux d’une valeur d’environ 285 millions de F Cfa chaque année ; la forte mobilisation des organisations de la société civile… Cependant, a souligné Diéminatou Sangaré, «les défis demeurent et sont surtout liés au dépistage tardif du cancer».

Notons que la LIMCA est une jeune organisation qui a obtenu son   récépissé   le 12 octobre 2021 et regroupe des associations de Bamako et de l’intérieur du pays. Elle a pour but de fédérer l’ensemble des associations désireuses de participer à la lutte contre le cancer au Mali. Informer et sensibiliser la population sur le cancer ; faire un plaidoyer auprès de l’État et ses partenaires pour la prise en charge intégrale et gratuite des malades du cancer par l’AMO et la construction d’un centre du cancer doté d’un plateau technique de haut niveau sont, entre autres, ses objectifs. Les organisateurs de la conférence-débat exhortent les populations à aller se faire dépister gratuitement durant ce mois au Cscom de Niaréla.

Il faut aussi rappeler que, dans le cadre de son projet «Un enfant, un sourire», Solidaris223 a procédé dimanche dernier (6 février 2022) à une distribution d’habits et de chaussures aux enfants déplacés du Centre Mabilé. «Cette activité a été réalisée avec le soutien de M. Christian Klatt, Représentant-résident de la Fondation Friedrich Ebert au Mali. Nous lui exprimons notre gratitude pour le soutien et nos remerciements à tous les donateurs de Solidaris223», a souligné Mme Dicko Aminata Dicko, présidente de cette association.

Naby