Image d'illustration, président du HCIM

Ayant fait l’objet de nombreux débats dans les gins et sur les plateaux
télévisés, l’épineuse question liée à la laïcité a été traitée par le Haut Conseil
Islamique du Mali (HCIM) lors d’un point de presse tenu le jeudi 09 février
2023 dans leur siège à l’ACI 2000.

Structure représentatif qui a pour objectif principal la défendre des intérêts
moraux et matériels de tous les musulmans du Mali, le Haut Conseil Islamique
du Mali se prononce sur la rédaction de l’avant-projet de la nouvelle
Constitution en faisant des observations et des amendements.
Par rapport au sujet phare relatif à la laïcité, à défaut de sa suppression, le Haut
Conseil islamique du Mali insiste qu’il soit absolument indiqué que la laïcité
n’est pas irréligieuse et autorise tout citoyen, à titre personnel, de se référer à
sa religion dans son comportement et ses propos, d’en arborer les signes, dans
la sphère publique et privée ; qu’elle tient l‘Etat à équidistance des religions et
des croyances.
Pour être plus explicite, le secrétaire général adjoint du HCIM, Moussa
Boubacar Ba propose purement et simplement de reformuler l’article 32 en
prenant en compte les tenants et les aboutissants. « La laïcité a pour objectif
de promouvoir et conforter le vivre ensemble dans la société, fondée sur la
tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle. En application de ce
principe, la laïcité n’est pas athée ou irréligieuse, et l’Etat en équité et en
équidistance des religions et des croyances, garantit le respect des croyances,
ainsi que la liberté de conscience, de religion et de libre exercice des cultes »
propose-t-il. Il ajoute ensuite que tout citoyen peut, à titre personnel, dans les

conditions déterminées par la loi, se référer à sa religion dans son
comportement et ses propos, d’en arborer les signes, dans la sphère publique
et privée.
Par contre pour l’article 11 qui évoque le caractère laïc de l’enseignement
public, le HCIM pense que ce caractère s’oppose au fait que les enfants
puissent bénéficier de l’enseignement religieux à l’école publique. C’est la
raison pour laquelle, il estime le retrait du mot laïc à cet endroit précis comme
dans beaucoup d’autres pays. Sur ce, il propose le terme : « l’enseignement
public est gratuit et obligatoire ».
Autre sujet évoqué par le Haut Conseil Islamique est la prestation de serment
du président de la République. Le HCIM demande que le président
nouvellement élu prête serment en posant sa main sur le livre sacré de sa
religion. « Avant d’entrer en fonction, le Président de la République prête,
devant la cour constitutionnelle, en audience solennelle, le serment suivant, en
posant, le cas échéant, 5 mains droite sur le livre sacré de sa religion », propose
les conférenciers.
En rapport à la protection de la personne, le HCIM propose d’affirmer que le
Droit à la vie est sacré et toutefois, d’y ajouter que la peine de mort demeure
dans les conditions déterminées par la Loi et que l’Etat s’engage à protéger la
dignité humaine et à interdire la torture morale et physique.
Pour les articles 9 et 191 de l’avant-projet de la nouvelle constitution, le
mariage et la famille sont définis de manière claire et conforme aux valeurs
civilisationnelles, sociétales et culturelles du Mali. Pour ce point, le Haut conseil
avait recommandé de définir de définir le mariage comme étant, l’union de
femme et de l’homme nés comme tels et que l’Etat s’engage à protéger la
famille qui reste la cellule de base de la société à considérer qu’elle est créée
ou fondé par le mariage qui doit être célébré devant le ministre des Affaires
Religieuses, du Cultes et des coutumes ou devant l’officier d’Etat Civil. Alors il
demande que mention soit faite dans la nouvelle constitution « toute union ou
manifestation publique de relation amoureuse de deux (2) personnes de même
sexe est interdite, car jurant avec nos valeurs traditionnelle et religieuse ».
Pour les questions relatives aux droits des femmes, l’organisation faitière invite
à éviter tout agencement mettant en cause les dispositions du code des
personnes et de la famille en vigueur.

A noter qu’après la mise en place de la commission de rédaction de la nouvelle
constitution par les plus hautes autorités, le Haut Conseil Islamique du Mali à
créé une commission de réflexion conduite par son vice-
président Thierno Hady Thiam.

Abdrahamane Baba Kouyaté

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