Le porte-parole du gouvernement burkinabè a accusé la chaîne d’information française d’ »offrir un espace de légitimation des actions terroristes » après une interview du chef d’Aqmi.

Le 26 mars, la junte au pouvoir au Burkina Faso a ordonné la suspension « sine die » de France 24 sur son territoire, après sa diffusion d’une interview chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) début mars.

« En ouvrant ses antennes au premier responsable d’Aqmi, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, pire [elle] offre un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso », indique un communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouedraogo. « Le gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national », ajoute le texte.

Le 6 mars dernier, France 24 avait diffusé des réponses écrites d’Abou Obeida Youssef al-Annabi, le chef d’Aqmi, à une quinzaine de questions posées par le journaliste de la chaîne française et spécialiste des questions jihadistes, Wassim Nasr.

« Mégaphones »

Début décembre, les autorités de Ouagadougou avaient déjà suspendu la diffusion de Radio France Internationale (RFI), membre du groupe France Médias Monde comme France 24. RFI était notamment accusée d’avoir relayé « un message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ». RFI et France 24 sont également suspendues au Mali, autre pays gouverné par une junte militaire, depuis un an.

« Dans le noble combat engagé pour libérer notre pays de la barbarie des hordes terroristes et des bandits armés, le gouvernement prévient qu’il demeurera intransigeant dans la défense des intérêts vitaux de notre peuple contre tous ceux qui joueraient les mégaphones dans l’amplification des actions terroristes et des discours de haine et de division véhiculés par ces groupes armés », note le gouvernement.

(avec AFP)