Attentats djihadistes à Bamako IBK gère les conséquences de sa négligence coupable?

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Un retard, aujourd’hui imputable au régime IBK qui a trop traîné les pieds avant de se résoudre finalement au dialogue sous la pression de la communauté internationale. Tantôt «je ne négocierai pas avec les groupes armés», tantôt «on me force à négocier avec les groupes armés», c’est dans ces tergiversations que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, plébiscité par les Maliens en 2013 pour résoudre la crise sécuritaire du nord, a passé la moitié de ses deux ans de règne à la tête du pays.

En prenant cette option dans une crise dont la gestion était plusqu’urgente et presque à sa portée, le Président de la République, pour des considérations politiques, a choisi de traîner les pieds en provoquant une rupture de près de 10 mois dans le processus des négociations. Et ce faisant il affiche une indifférence totale à la souffrance du peuple malien en passant sous silence l’accord de Ouga brillamment négocié par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Tièbilé Dramé. Car, au lieu de s’attaquer à l’application ce précieux accord qui préservait les lignes rouges à ne pas franchir, le cantonnement des groupes armés et le retour progressif de l’administration et des forces armées dans les régions du nord, le Président de la République a cru bon se maintenir dans la suffisance.

Du coup, il entretiendra la «politique de défoncer la porte déjà ouverte» et refuse de battre le fer quand il était encore chaud. En lieu et place des actions concrètes pour le retour de la paix, il opte pour les discours au ton «Guerrier» et au relent populiste avant de revenir à de meilleurs sentiments. Mais entre temps la situation sécuritaire dans les régions du nord attenuée par l’opération Serval s’est profondément dégradée. Car cette rupture imposée par le chef de l’Etat a, sans doute, profité aux groupes terroristes qui rodaient autour de Kidal, Tessalit et Aguel’hoc après les opérations françaises. Ils ont fait des nids sur l’ensemble du territoire national. Et aujourd’hui l’attaque terroriste contre le restaurant «La terrasse» le week-end dernier revendiquée par Al Mourabitoune et l’agression du Général Ould Meydou le mois dernier en disent long sur les conséquences du retard pris par les nouvelles autorités dans la reprise des négociations.

Youssouf Z KEITA

Source: Le Républicain-Mali 2015-03-10 22:13:38