ATTAQUE DE DIOURA La nation meurtrie rend un hommage unanime aux vaillants soldats morts pour la patrie

Au Mali, c’est une nation meurtrie qui, depuis dimanche dernier, ne cesse de rendre un hommage unanime aux soldats tombés sur le «champ de l’honneur» lors de l’attaque de leur poste à l’aube de ce dimanche 17 mars 2019 à Dioura (Ténenkou, Mopti), centre du Mali.

Très tôt (aux environs de 05H) le dimanche matin, une quarantaine d’hommes lourdement armés ont lancé l’assaut sur le poste militaire de l’armée malienne de Dioura faisant une vingtaine de mort. Un carnage qui a plongé le pays dans la terreur et la douleur.
En effet comme l’a rappelé l’ancien candidat à la présidentielle de juillet 2018, Aliou Boubacar Diallo (ADP-Maliba, opposition) sur son site officiel, «cet acte odieux» a une fois de plus porté «un coup très dur au moral des Maliens». Et de déplorer, «chaque fois ce sont des Maliens, civils et militaires, qui perdent la vie en masse. Il est temps que cela cesse».
«Toutes nos pensées pour les fiers soldats de l’Armée malienne tombés ce jour à Dioura dans l’accomplissement de leur mission de sécurisation des biens et des personnes face à un ennemi lâche. Le Mali et son Peuple sont unis et déterminés contre ces actes ignominieux», a déclaré le président Ibrahim Boubacar Kéita sur le site de la présidence.
«Le gouvernement du Mali et ses partenaires restent déterminés à combattre les terroristes et l’extrémisme violent dans le Sahel», a rappelé le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga qui était en mission dans le centre et au nord du pays la semaine dernière seulement.
Tout en exhortant le gouvernement à «mieux équiper nos Forces armées et de sécurité en vue du renforcement de leur dispositif de veille et de renseignements», l’Union pour la République et la Démocratie (URD, chef de file de l’opposition) a «renouvelé sa confiance aux forces armées et de sécurité du Mali» en les encourageant dans leur «combat combien difficile contre les forces du mal».
Le parti FARE a aussi une fois de plus demandé au gouvernement de «mettre les FAMa dans les conditions indispensables à l’accomplissement de leurs missions pour la sécurisation des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national». Pour la chapelle de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, «il devient impérieux pour le président de la République de mobiliser l’ensemble du peuple Malien pour sortir de cette crise multidimensionnelle que le Mali connaît».
Dans son communiqué, l’URD a également exhorté la communauté internationale à «intensifier ses efforts de sécurisation et de stabilisation du Mali», aux côtés de nos forces armées et de sécurité, et à les aider à «rechercher les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de cet acte ignoble afin qu’ils soient punis».
L’ancien Premier ministre Moussa Mara a également affirmé être «solidaire» des FAMa, «durement éprouvées à Dioura…». Tout en appelant à «l’unité du pays autour de notre armée», M. Mara a vigoureusement condamné «cette honteuse attaque» et a rejeté «le terrorisme avec la dernière rigueur».

Relever le niveau des renseignements militaires
Consterné par cette attaque, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et Chef de la MINUSMA, M. Mahamat Saleh Annadif dans un communiqué, a «condamné dans les termes les plus forts cette attaque contre les FAMa qui sans nul doute renforcera leur détermination dans l’accomplissement de leur mission».
Il faut souligner que, pendant toute la journée du dimanche 17 mars 2019, des activistes et des citoyens ont publié sur les réseaux sociaux des messages de mise en garde contre une «exploitation politicienne» du drame de Dioura.
Pour ce qui est de l’attaque d’hier, selon des sources militaires, les assaillants se sont divisés en 03 groupes et ont lancé l’assaut sur le poste à partir du nord-est et sud-ouest à l’aide des armes lourdes et automatiques. Encerclées par des feux nourris des terroristes, les FAMa ont «vaillamment riposté pour défendre le poste militaire» avant d’opter pour un repli tactique.
«Les FAMa ont enregistré des dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Le poste est depuis 16 heures sous le contrôle des FAMa. Les rotations aériennes continuent», ont précisé les FAMa sur leur site officiel en attribuant cette attaque féroce et odieuse à Ba Ag Moussa, un colonel déserteur de l’Armée malienne qui dirige une unité de JNIM (Jamma’at Nustra Al Islam Wal Musilimin) d’Iyad Ag Ghali.
Moussa Bolly