Artistes révèles par la biennale : Ils font aujourd’hui la fierté de la culture malienne

La biennale peut se targuer d’avoir révélé au grand public de nombreux artistes qui font aujourd’hui la fierté du Mali dans le monde.

Ces artistes-bébés ont reçu lors de la biennale édition de la biennale à Kayes un hommage mérite à travers leur implication dans l’organisation de l’élément. La troupe venue de Ségou a eu le privilège d’être parrainée par une grande voix de la musique malienne : Ousmane Sacko, le « Rossignol du Khasso ».A l’instar de Ségou, toutes les régions ont leur parrain ou marraine. Bamako a pour marraine Fissa Maïga. Kayes a le mérite d’avoir le célèbre reggæ man malien, Kôkô Dembélé pour parrain. Haïra Arby a été désignée marraine de la région de Koulikoro. Sékou Kouyaté est aux côtés de Sikasso comme parrain. Tagassat Walet de Kidal est aux côtés de Mopti. Fantany Touré est la marraine de Tombouctou et Djallou Damba est la marraine de Kidal. En 2005 à Ségou, d’autres artistes révélés par la biennale ont aussi joué le jeu. Il s’agit d’Aly Farka Touré, Abdoulaye Diabaté, Oumou Sangaré, Babani Koné.

On peut aussi  rendre symboliquement hommage à d’autres grands artistes révélés par les Semaines nationales de la jeunesse et les biennales comme Tata Bambo Kouyaté, Oumou Sacko, Haïra Arby, Kandia Kouyaté etc… Pour la petite histoire, Chantée pour la première fois lors de la Semaine nationale de la jeunesse en 1962, Tata Bambo a gratifié les spectateurs avec son tube légendaire « Bambo » qui contribuera à favoriser l’adoption en 1963 du code de mariage du Mali nouvellement indépendant, devenant ainsi le symbole de l’abolition du mariage forcé.Quant à Nahawa Doumbia  née à Mafélé, un petit village situé à la frontière de la Côte d’Ivoire et grandi à Bougouni, chef-lieu du Wassoulou, au sud de Bamako, elle doit sa carrière à la biennale. « J’ai été découverte par les agents du Ministère de la Culture en chantant en groupe avec mes amies et c’est comme cela que j’ai participé – contre l’avis de mon père – à la « Biennale de la Jeunesse », qui permettait le brassage entre les jeunes de toutes les régions du Mali. J’ai gagné avec une de mes chansons lors de la Biennale de 1980 que j’ai par la suite présentée aux « Découvertes RFI » dont j’ai été aussi lauréate. » Se rappelle-t-elle aujourd’hui.

Diénéba Seck, la sagesse populaire à l’honneur

Née à Bamako de parents d’origine sénégalaise, Djénéba Seck intègre la troupe théâtrale du quartier Mali dès le début des années 80. Elle a tout au plus 11 ans quand elle participe aux premières compétitions artistiques inter-quartier de la Commune 5 de Bamako. Elle se révèle une comédienne et une danseuse dotée d’une voix de rossignol. Dès 1984, elle remporte le prix de la meilleure chanteuse soliste de la biennale artistique et culturelle de son district. Cette distinction sera le déclic. L’enseignement général cède le pas à ses envies artistiques. Contrairement à bon nombre de familles qui ne voient pas les métiers des arts d’un bon œil, le père infirmier et la mère sage-femme de Djénéba encouragent sa préférence artistique

LES PORTES-DRAPEAUX DE LA CULTURE SIKASSOISE

Lamissa Bengaly : Jeune dans l’âme et dans sa musique

De nombreux talentueux artistes ont suivi Ba Zoumana sur les sentiers de l’honneur. Avec sa voix tonitruante, Lamissa Bengaly a énormément contribué à la promotion du balafon au Mali et à l’extérieur. Fier, franc, fidèle et talentueux, il a d’abord usé de son art pour motiver l’ardeur des braves paysans Sénoufos à la tâche.

Né à Falou, dans l’arrondissement de N’kourala (Sikasso), Lamissa était l’ami des jeunes qu’il n’a jamais cessé de sensibiliser, guider et pousser au patriotisme à travers des chansons devenues alors populaires. C’est à travers elles (chansons) que le Mali, l’Afrique voire le monde entier a découvert et apprécié culture Sénoufo jusque-là inconnue malgré son immense richesse et sa diversité. De nos jours le flambeau est tenu par des jeunes artistes non moins connus et qui sont devenus les nouveaux ambassadeurs du balafon senoufo. Lamissa continu de vivre à travers son riche et varié répertoire.

Diarrah Sanogo, « Bougouniéri » : Porte drapeau de Sikasso

L’excel-lente comédienne Diarrah Sanogo vient d’être désignée au mois de décembre dernier comme meilleure comédienne du théâtre francophone de l’Afrique au sud du Sahara. Comédienne et chanteuse, Diarrah Sanogo a deux albums à son actif. Elle a obtenu cette consécration à l’issue d’une longue compétition lancée depuis le mois de mars 2009. Le concours réunissait 77 nominations sur 14 catégories. Diarrah Sanogo fut révélée au grand public malien en 1986 à travers la pièce « Bougouniéré » du « Kotéba » ou groupe dramatique national.. Enfin, la grande comédienne malienne est à la recherche de moyens pour réaliser ses projets. Elle prépare sur son 3è album. Elle prévoit de tourner un téléfilm. Enfin elle travaille à la mise en scène d’une oeuvre dramatique. Diarrah Sanogo a terminé l’écriture de ses trois projets de création. Mais les moyens lui manquent pour les concrétiser !

Souleymane Traoré « Solo » Le Génie du balafon

Le regretté Lamissa Bengaly a initié l’oeuvre de vulgarisation, de revalorisation et de promotion du balafon. Aujourd’hui, un jeune dynamique et virtuose a pris le flambeau, il se nomme Souleymane Traoré connu sous le sobriquet Néba Solo. L’enfant de Nébadougou a fait du balafon l’instrument traditionnel de musique le plus populaire actuellement au Mali. Son génie a également séduit et conquis l’occident où il est de plus en plus la coqueluche des festivals et autres échanges culturels. Flash sur un génie qui a réussi la prouesse de créer un harmonieux accord entre le balafon et beaucoup d’instruments traditionnels et modernes.

« Chacun a son rôle à jouer dans la construction de son pays. La Can 2002 est une affaire nationale. La contribution des artistes à la réussite de cet événement doit être la mobilisation et la sensibilisation des populations et surtout la motivation des joueurs », explique Souleymane Traoré pour justifier son choix de dédier une chanson à la Can 2002 sur son prochain album.

Nahawa DOUMBIA : la reine de Nahawa Doumbia

Nahawa Doumbia est la reine incontestée du Didadi (un rythme sur lequel les jeunes gens se défient lors des cérémonies et des soirées de fête)

Nahawa Doumbia est née à Mafélé, un petit village situé à la frontière de la Côte d’Ivoire et elle a grandi à Bougouni, chef-lieu du Wassoulou, au sud de Bamako. Sa mère, qui mourut quelques jours après sa naissance, lui avait prédit une destinée hors du commun. Elle deviendrait chanteuse, bien qu’elle n’appartienne pas à la caste des griots, mais à celle des forgerons. Dans les années 70, quand elle a commencé à se produire en public, c’était encore tout à fait « révolutionnaire ».

« Dans ma famille, personne ne chante, précise-t-elle, et l’on n’aimait pas qu’on chante. C’est pourquoi j’ai eu tant de peine à venir à la musique. J’ai été découverte par les agents du Ministère de la Culture en chantant en groupe avec mes amies et c’est comme cela que j’ai participé – contre l’avis de mon père – à la « Biennale de la Jeunesse », qui permettait le brassage entre les jeunes de toutes les régions du Mali. J’ai gagné avec une de mes chansons lors de la Biennale de 1980 que j’ai par la suite présentée aux « Découvertes RFI » dont j’ai été aussi lauréate. »

Aujourd’hui, Nahawa Doumbia assume son rôle de leader musical et son nouveau groupe lui permet de résumer toutes ses expériences et d’aller de l’avant. Avec les Madioko (Dany’o à la basse, Isaac aux percussions samplées), deux guitaristes, un joueur de kamele n’goni, un autre de djembé et sa fille Ramata Doussou, Nahawa a rajeuni l’équipe et retrouvé la furie et l’enthousiasme de ses vingt ans. Un album est en préparation ainsi qu’une tournée mondiale : tout est en place pour en faire la grande dame de l’Afrique.

Abdoulaye Diabaté

Abdoulaye Diabaté est un chanteur et griot malien né en 1952 à Cinzana-Gare dans la région de Ségou (Mali).

Abdoulaye Diabaté  est le fils de Baba Diabaté, chef traditionnel des griots Diabaté de Ségou et Assitan Dembélé, chanteuse. Il fait ses études à l’école coranique et à l’école française jusqu’à ses 16 ans. En 1972, il obtient un CAP de comptabilité au Centre de formation professionnelle de Bamako1.Membre des Pionniers du Mali, il s’initie dès 14 ans au théâtre1.

En 1975, il participe avec le groupe Koulé Star de Koutiala à un premier concert, remplaçant le chanteur principal. En 1976, il intègre l’orchestre régional de Ségou2. Il intègre ensuite l’orchestre régional de Sikasso

Oumou Sangaré : la diva de la musique de Wassoulou

Consulté le 1 juillet 2010. Oumou Sangaré est née à Bamako de parents originaires du Wassoulou, une région historique au sud du fleuve Niger. Sa mère était la chanteuse Aminata Diakité. Dès son enfance, Oumou Sangaré chante afin d’aider sa mère à nourrir sa famille, son père les ayant abandonné. À l’âge de 5 ans, elle se fait remarquer par ses talents de chanteuse en remportant la finale des écoles maternelles de Bamako, et à cette occasion, elle se produit au Stade Omnisports devant 3 000 personnes. À 16 ans, elle part en tournée avec le groupe Djoliba percussions.

Elle travaille ensuite avec Amadou Ba Guindo, un grand maître de la musique malienne, avec qui elle enregistre en 1990 un premier album « Moussoulou » (qui signifie femmes), qui connaît un succès important en Afrique : plus de 220 000 exemplaires officiels vendus (et sans doute bien plus piratés). Grâce à Ali Farka Touré, Oumou Sangaré signe ensuite avec le label anglais World Circuit Records. À 21 ans, elle devient une star. Oumou Sangaré est considérée comme une ambassadrice du Wassoulou, sa musique étant inspirée des musiques et danses traditionnelles de la région.

Elle écrit et compose ses chansons qui s’appuient sur une forte critique sociale, concernant notamment de la place de la femme et des humbles dans la société. Depuis 1990, elle se produit sur les plus grandes scènes du monde (Opéra de sydney, Central Park,Roskilde festival, festival d’Essaouira, Opéra de la monnaie de Bruxelles, Queen Elisabeth Hall, tous les grands festivals des Pays-Bas..). Oumou Sangaré défend la cause des femmes à travers le monde. Elle a été nommée Ambassadrice de la FAO en 2003, prix de l’Unesco en 2001 et commandeur des Arts et Lettres de la République française en 1998. Elle participe à la bande originale du film « Beloved »(1998) avec, Oprah winfrey dans le rôle principal. Artiste, personnage public aux prises de position engagées, Oumou Sangaré s’est également lancée dans l’hôtellerie, l’agriculture et la vente de voiture pour creer des emplois dans son pays : la star africaine Oumou Sangaré donne son nom à des automobiles chinoises.

 

L’Indicateur Renouveau 17/12/2010