Après son silence complice Le gouvernement malien fait rapatrier 138 Maliens d’Algérie

Hier mercredi 25 Octobre, 138 Maliens rapatriés de l’Algérie sont arrivés à Bamako où ils ont été accueillis dans les locaux de la Protection civile à Sogoninko. C’est là qu’ils sont hébergés jusqu’à leur acheminement dans leurs localités respectives, à l’intérieur du pays, pour ceux qui le souhaitent. Parmi ces Maliens qui ont vécu le calvaire algérien, il y a 6 femmes, dont deux trainent 7 enfants avec elles. Ils ont été accueillis hier par le chef de Cabinet du ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine Moussa Aliou Koné, en présence des représentants de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), du Développement social, de la Protection civile et de l’association malienne des expulsés (AME).
Les 138 Maliens sont rentrés au bercail à bord de deux bus affrétés par le gouvernement malien, qui réagit ainsi à la détresse des Maliens de l’Algérie. Selon des informations non démenties, des Maliens ont été arbitrairement arrêtés et transportés dans des conteneurs à Tamanrasset. Comme en 2016, le gouvernement algérien a décidé encore de rapatrier massivement des Africains qui se trouvent en Algérie, dans des conditions (traitement inhumains) qui violent les traités signés par l’Algérie sur la protection des droits des travailleurs immigrés et leurs familles. Selon des sources crédibles, c’est depuis le 5 octobre que les rafles ont commencé et que les immigrés sont acheminés vers Tamanrasset où ils sont séparés selon leurs nationalités. Ainsi, quatorze bus sont arrivés à Tamanrasset, ils sont embastillés dans un camp. Pendant de longues semaines, le représentant consulaire malien n’avait pas pu rencontrer ses concitoyens vivant dans la détresse totale. Ni la demande de permission adressée au ministère algérien des Affaires étrangères, ni une lettre au wali de Tamanrasset n’avaient servi à quelque chose pour avoir ne serait-ce qu’une permission d’accéder aux migrants maliens dans les camps à Zeralda. En décembre 2016, une opération similaire d’arrestations massives de migrants parmi lesquels de nombreux Maliens a eu lieu en Algérie. Il est temps que notre pays ne reste pas muet face aux mauvais traitements infligés à nos compatriotes dans des Etats officiellement ‘’amis’’. Ces Maliens expatriés sont des ambassadeurs du Mali et des fantassins pour le développement qui apportent plus de 14,5% du PIB du Mali, dépassant largement toutes les aides données au Mali par l’UE, le FMI et la Banque mondiale, explique un responsable des Maliens de l’extérieur. Face à ces traitements inamicaux, le gouvernement malien a longtemps gardé un silence total. Pour être allé tardivement au secours de nos compatriotes en détresse, le gouvernement doit donner de la voix, et dénoncer les comportements inamicaux de la part de certains pays amis, comme l’Algérie.
L’enfer algérien et libyen
Reconnaissant l’enfer vécu par ses compatriotes en Algérie et en Libye, le gouvernement malien, à travers le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, en collaboration avec le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, s’est dit sensible à la situation de nos ressortissants en Algérie et en Libye, qu’il suit avec intérêt. « S’agissant de l’Algérie, le Ministère rassure nos compatriotes que des démarches politiques et diplomatiques sont en cours auprès de la partie algérienne, notamment des consultations bilatérales afin d’aboutir à un règlement définitif de la crise », indique un communiqué du Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, du 24 octobre 2017. A ce jour, quatre-vingt-trois (83) Maliens dénombrés, le 08 octobre 2017, dans le Centre d’Agadez de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) ont été acheminés à Bamako, indique le communiqué.
En ce qui concerne la Libye, cent soixante-trois (163) des deux cent quarante-sept (247) de nos ressortissants libérés dans des maisons d’arrêt sur le territoire libyen sont arrivés à Bamako, le 20 octobre 2017, par un vol humanitaire affrété en collaboration avec l’OIM. Avec notre partenaire du système des nations unies, un autre vol est programmé, le 07 novembre 2017, pour le rapatriement de cent quatre-vingt (180) de nos compatriotes en détresse en Libye, annonce le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, en promettant de continuer à prendre « les dispositions utiles d’assistance et de protection de tous nos compatriotes en détresse » et s’engageant à informer l’opinion nationale de l’évolution de la situation.
B. Daou