APEJ: Les vrais dessous d’une agitation syndicale

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Ce n’est un secret pour personne que l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes fait beaucoup parler d’elle depuis 2011 surtout dans la presse. La raison en est toute simple : le conflit entre certains membres du comité syndical et les différents directeurs généraux de l’Apej.

Du citoyen ordinaire aux fidèles lecteurs, la question fondamentale qui se pose est celle de savoir pourquoi les mêmes éléments du comité syndical sont toujours à couteaux tirés avec les trois directeurs généraux successifs de l’Agence de 2011 à maintenant ?

Un constat s’impose : chaque décision de nomination prononcée parmi le personnel de l’Apej est suivie d’agitation de la part de ce groupuscule du comité syndical qui, soudainement, traite la direction de tous les péchés d’Israël. Ce fut le cas avec Issa Tiéman Diarra en novembre 2011 et de Mme Maïga Sina Damba en avril 2013. Chaque fois, ils ont fini par avoir la tête de ces deux commis de l’Etat.

« Les mêmes causes produisant les mêmes effets », suite à une décision d’affectation prise par le directeur général, Amadou Cissé le 5 février dernier, l’un des syndicalistes n’a pas hésité à écrire au ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, au Premier ministre et au président de la République en évoquant six points dont le mensonge d’Etat.

Conscient de la gravité des allégations, l’actuel directeur général a saisi la justice afin que toute lumière soit faite. C’est ainsi que le syndicaliste a été interpellé et écroué au 14e arrondissement de Bamako, le vendredi 20 février 2015 avant d’être libéré le même jour aux environs de 17 h suite au désistement du plaignant après de multiples interventions.

Cette interpellation faisait suite à un soit-transmis du procureur de la République de la Commune IV du district de Bamako. L’envers du décor, c’est que plusieurs jeunes rencontrés ne cachent pas leur satisfaction face aux résultats très encourageants obtenus par l’actuelle direction générale de l’Apej.

Ils soutiennent que les arriérés d’allocations de stage de qualification entre 2009 et 2013 ont été payés en 2014 malgré le contexte difficile. Mieux, il a été confirmé que les jeunes qui attendent leurs kits depuis 2012 sont en train d’accomplir les formalités nécessaires auprès des banques de la place pour entrer en possession de ce qui était devenu pour eux un rêve irréalisable, il y a de cela quelques temps.

Le contingent 2014 des jeunes du stage de formation professionnelle explique n’avoir enregistré aucun retard dans le paiement des allocations contrairement aux autres années où des arriérés s’accumulaient. Mieux, ils ont tous été bancarisés pour la première fois. L’un des motifs de satisfaction de ces jeunes est surtout la capacité d’écoute et la disponibilité de l’actuel DG, qui serait très communicatif et ouvert avec tous les usagers sans rendez-vous.

Vous dites bien syndicalisme ?

Les jeunes précisent aussi qu’Amadou Cissé est le 1er directeur général de l’Apej à pouvoir convaincre des privés locaux comme étrangers à injecter des financements colossaux dans l’emploi des jeunes au Mali comme c’est le cas de Cellular Systems International (CSI-Wari) qui a rapporté 16 milliards de F CFA.

Au regard de ces résultats probants, vantés par les jeunes, nous nous sommes tournés vers le personnel de l’Apej pour en savoir davantage. A ce niveau, le constat est accablant pour les syndicalistes qui sont considérés comme des aventuriers par leur propre base. Ils ont même été démis de leurs fonctions après une pétition qui a recueilli la signature de plus de 2/3 des travailleurs de l’Apej.

Ils démontrent, preuves à l’appui (cf. lettre n°2013-080, n°2013-081 et n°2013-082 signés de Yacouba Katilé, secrétaire général de la Syntade et de l’UNTM) que l’agent interpellé au 14e arrondissement a été suspendu du syndicat, puis démis de ses fonctions depuis 2013.

De ce fait, la majorité des travailleurs envisagent l’élection d’un nouveau bureau syndical au début du mois de mars 2015. En attendant, la balle reste dans le camp de la justice qui a l’opportunité de poursuivre ou non l’instruction du dossier.

En tout cas, cette affaire n’a pas livré tous ses secrets, car les langues commencent à se délier et font état du fait que les déboires du directeur général résulteraient d’une part de son engagement à mettre fin aux passe-droits et d’autre part l’accent qu’il a mis sur le recouvrement des prêts accordés aux jeunes. Or, la plupart des ex-syndicalistes seraient concernés par cette situation, car ils auraient fait financer leurs proches parents (épouses, frères, sœurs, etc.) qui n’ont pas remboursé un seul centime à ce jour.
Nous reviendrons sur ce dernier point dans nos prochaines parutions.

Alpha Mahamane Cissé

Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2015-02-25 23:36:53