AMO: encore du grain à moudre

 

Son Secrétaire général, Siméon Kéïta, reste inflexible : «Nous avons demandé au gouvernement de revoir certains points de la mise en œuvre de l’AMO. On ne peut pas faire un retrait sur les salaires des travailleurs sans les avertir. De plus, pourquoi certaines catégories de travailleurs sont-elles exemptées de cette mesure? En tout cas, il y a plusieurs choses à revoir, sinon nous dirons carrément non».

Même position à la CSTM. Mme Diarra Thérèse Diarra, une adhérente, affirme que la CSTM n’a jamais été contre l’AMO. Cependant, précise-t-elle, «quand on prélève sur les salaires des travailleurs, il faut le dire d’abord et expliquer comment cet argent est utilisé. Si on estime que l’argent est utilisé pour nous et nos ayants droits, personne ne peut nous dire qu’ils se préoccupent de nous plus que nous-mêmes. Il faut que nous sachions dans quelle sauce nous serons mangés». De plus, Mme Diarra estime que le plateau technique n’est pas encore prêt pour prendre actuellement en charge l’AMO. «En tout cas, je sais que l’AMO est la chose la plus importante que le Mali peut avoir dans le domaine social.

Mais il ne faut pas s’entêter dans l’erreur. Il faut corriger ce qui est à corriger pour avancer. Sinon, nous passerons encore dix ans sans avancées significatives». Cet autre fonctionnaire évoque le manque d’expérience des infirmiers que l’AMO veut recruter et qui vont «transformer les patients en cobayes». Ailleurs, on parle des médicaments génériques que l’AMO distribue, au lieu des spécialités ou encore des tracasseries pour se faire soigner…Une autre personne estime que les rencontres de ce genre devraient se tenir dans toutes les régions du Mali et non dans une seule ville. «C’est du saupoudrage, car la portée du message de Ségou ne dépasse pas Banakôrôni»… Bref, la CANAM a du pain sur la planche.

PM

Nouhoum Sidibé, DG de la CANAM

«Il faut informer, sensibiliser et dialoguer…»

C’est un sentiment de satisfaction que d’avoir pu organiser ce forum, malgré les réticences de certaines parties prenantes. Je crois que tout le monde est venu et a fait savoir sa position en ce qui concerne l’AMO. Nous avons entendu les avis et nous sommes convaincus qu’ils ne rejettent pas l’AMO. Leurs craintes se trouvent dans la mise en œuvre de l’Assurance. Je crois que la signature de la convention quadripartite est une illustration que, petit à petit, il y a une compréhension et une adhésion. Bientôt, nous commencerons avec les prestations au niveau des CSCOM, puis le recrutement et la formation de médecins, afin qu’ils se familiarisent avec le processus. Cela permettra de prendre en charge tous les salariés, même dans les coins les plus reculés du Mali où il y a un CSCOM. Je crois que, pour faire revenir ceux qui hésitent encore, il faut la sensibilisation, l’information et le dialogue.

Le 22 Septembre 29/09/2011