Ambroise Dakouo »Il faut démocratiser le secteur de la sécurité »

Pour cette autre livraison du Café des droits et libertés de la personne humaine de Consortium action droits humains au Mali (CADHM), ce samedi 26 avril, au Centre Aoua Kéita, une seule thématique était inscrite à l’ordre du jour. Il s’agissait de la gouvernance du secteur de la sécurité dans une localité post-conflit.
Autour de la présentatrice Nana Touré, deux invités pour décrypter la thématique : le colonel Salioum Maïga et Ambroise Dakouo, expert en gouvernance. D’entrée de jeu, les invités ont été unanimes que la question de la sécurité est une urgence à laquelle les autorités doivent s’attaquer. Pour les experts, les autorités ont du mal à convaincre les citoyens sur l’épineuse question de la sécurité.
Selon le colonel, Salioum Maïga, il y a beaucoup à faire. Comme la lutte contre la prolifération des armes légères et des petit calibre. D’une manière générale, le colonel prônera l’engagement et la volonté des populations pour une large sensibilisation, formation et éducation pour faire face à la situation. « La question de la sécurité ne se limite pas aux porteurs d’uniformes. Elle implique les acteurs locaux ainsi que nationaux », dira-t-il.
Et d’ajouter que la problématique des armes légères est la principale cause des conflits ethniques. L’avis est partagé par Ambroise Dakouo. L’expert est allé plus loin et a estimé que la question de la sécurité dans un secteur post-conflit est très cruciale et une urgence à ne pas négliger.
« Dans toutes localités de conflit, les armes sont monnaie courante et aussi la prolifération des armes légères et de petit calibre. Après les hostilités dans les régions du Nord, la communauté internationale devrait appuyer le Mali à prendre toutes les mesures nécessaires, mettant œuvre des dispositions et désigner les autorités compétentes afin de disposer d’un régime de contrôle efficace et transparent des armes classiques », a-t-il déclaré, ajoutant qu’une fois que ces dispositions entreront en vigueur le transfert des armes classiques visées par l’article 2 ou de tout autre bien visé par les articles 3 et 4 de la charte des Nations unies serait interdit.
Bref, pour Ambroise Dakouo, si nous voulons relever le défit de la sécurité dans les régions nord du Mali, il faudrait une cohérence des actions et une interconnexion entre la transparence, la démocratie et le leadership interne.
M. Dakouo a invité le gouvernement à instituer les normes communes les plus possibles aux fins de règlementer ou d’améliorer la règlementation du commerce international des armes légères et de petit calibre qui constitue une menace forte pour notre septentrion.
Bréhima Sogoba