Amazone de la semaine : Professeure Diallo Kadia Maïga (suite et fin)

Chose promise chose due. Dans les lignes qui suivent, la suite de la carrière et des activités de notre scientifique dévouée et engagée.
Les recherches en microbiologie et biochimie sont méconnues par beaucoup de personnes. Et pourtant, il s’agit là d’un domaine impliqué dans notre vie quotidienne.
Mme Diallo, s’est occupée d’un projet de recherche financé par l’AFD et ORANGE MALI ; qui a porté sur la Recherche-action sur le développement et la vulgarisation d’un produit alimentaire à haute potentialité énergétique et à base des produits locaux existant dans les habitudes culinaires des zones rurales du Mali. Les résultats qui en sont sortis dans cette recherche ont montré que le didègue est un produit très riche en protéines, glucides, lipides et contient beaucoup de minéraux et de vitamines. Il a une énergie d’environ 450 kcal/100g. Le didègue est un aliment qui peut prévenir et lutter contre la malnutrition aigüe modérée.
Parmi les nombreuses recherches scientifiques menées par Kadia Maïga faites en 2018, nous pouvons citer la croissance d’une plante indigène malienne, des actinomycètes biofertilisants qui améliorent la croissance et le rendement du maïs. Les résultats de cette recherche ont montré que cette étude a confirmé l’effet promoteur de la PGPR sur la germination, la croissance et le rendement du maïs. L’inoculation individuelle de graines de maïs contenant des actinomycètes H7, O19, AHB12 et diverses combinaisons ont considérablement augmenté la croissance du maïs et le rendement dans la serre et dans des conditions de terrain, ainsi qu’en station de recherche. Toutes les souches testées ont donné de meilleurs résultats.
Nous avons aussi le Profil fongique et contamination des aliments pour animaux par les mycotoxines dans les zones urbaines et périurbaines de Bamako qu’elle a mené en 2017, les résultats de cette recherche ont montré que tous les échantillons d’aliments pour animaux analysés étaient contaminés par des mycotoxines. La co-occurrence de plusieurs mycotoxines a également été démontrée. Afin de garantir la qualité hygiénique et nutritionnelle des aliments, pour assurer la santé animale et prévenir les maladies d’origine alimentaire, nous suggérons un suivi périodique et l’application des points d’analyse des risques et la maîtrise des points critiques (HACCP) sur la prévention et le contrôle des mycotoxines dans l’industrie de l’alimentation animale au Mali.
Ensuite, de 2014 à 2016, Mme Diallo a fait une Recherche-action Financé par l’AFD et AGHA KHAN, qui a porté sur le développement et la vulgarisation d’un produit alimentaire à haute potentialité énergétique et à base des produits locaux existant dans les habitudes culinaires des zones rurales du Mali. Les résultats de cette recherche ont montré que le didègue amélioré, l’Equinut est un produit très riche en protéines, glucides, lipides et contient beaucoup de minéraux et de vitamines. Il a une énergie d’environ 450 kcal/100g. L’Equinut est un aliment qui peut prévenir et lutter contre la malnutrition aigüe modérée des enfants.
En 2015, elle a travaillé sur un projet scientifique qui a porté sur l’ isolement et la caractérisation des souches de Bacillus thuringiensis (Ernst Berliner) indigènes des sols agricoles du Mali, financé par l’Université de Bamako.
Il ressort de cette recherche scientifique que de nombreuses bactéries existent dans les sols agricoles du Mali, mais seules quelques souches pourraient être considérées comme putatives, B. thuringiensis. L’indice B. thuringiensis est très variable dans les sols agricoles au Mali, mais les sols agricoles de Niono, qui représentent une importante zone de production de riz et de légumes, montrent l’indice de B. thuringiensis le plus élevé.
L’Isolement et caractérisation des souches de Bacillus thuringiensis (Ernst Berliner) indigènes des sols agricoles du Mali, financé par l’Université de Bamako, est un projet mené par notre brave Kadia en 2016. Les résultats de cette recherche ont montré que les souches de Bacillus thuringiensis isolées dans des sols du Mali ont une activité fertilisante sur des plantes permettant leurs croissances et leur productivité abondante.
Elle a mené à bout l’Évaluation de l’eau de javel sur la charge microbienne de la laitue en 2014.
Évaluation de l’eau de javel sur la charge microbienne de la laitue
Les résultats de cette recherche ont montrés que l’eau de Javel à différentes concentrations peu diminuer la charge microbienne de la laitue, mais ne l’élimine pas à cent pour cent, pour une dose tolérable pour la laitue.
Mme Diallo a travaillé sur le Développement d’un engrais biologique phosphaté pour améliorer le blé (Triticum aestivum L.) au Mali, en 2016.
Les résultats tirés de cette recherche ont montrés que: mélanger du phosphate de roche avec du soufre et l’inoculer avec des bactéries solubilisant le Phosphore et Thiobacillus thiooxidans ont entraîné une croissance et un rendement plus élevés des plantes comparativement au témoin (non inoculé) et le traitement avec du phosphate naturel seul. Pour optimiser l’utilisation d’engrais phosphatés solubles, nous proposons de les combiner avec des biofertilisants et comparer les efficacités.
Ensuite, elle a accompli un projet de recherche sur l’Evaluation de la mini laiterie de Kassela, contrôle de la qualité du lait et des produits laitiers de la coopérative des revendeurs de Bamako », en 2017.
Il ressort de cette recherche que la qualité bactériologique des laits frais pasteurisés a abouti aux résultats suivants : Une absence totale de la flore pathogène (Staphylococcus aureus et Salmonelles) ; Présence et dépassement de la limite de la flore aérobie mésophile totale à 69% et 32% des coliformes thermotolérants.
Elle a aussi fait une étude sur l' »Evaluation de la qualité microbiologique des œufs produits à Baguineda. » en 2017.
Les résultats de cette recherche ont montré que les œufs des 05 cinq fermes choisis dans les trois zones sont de bonne qualité microbiologique et présentent peu de risque pour la santé du consommateur.
Elle a participé à un projet de recherche en 2017 qui était basé sur le « Contrôle microbiologique des plats cuisinés dans les cantines scolaires à Bamako. »
Les résultats de cette recherche ont montré de façon globale, que les conditions d’hygiène au niveau des différentes cantines, sont dans l’ensemble satisfaisantes.
La détermination de Mme Diallo pour son travaille lui a poussé plus loin. Elle a fait une « Etude de la qualité microbiologique de la laitue vendue à Kati et en commune I du District de Bamako. » en 2017.
Les résultats de cette recherche ont montré que la laitue renferme d’énormes germes pathogènes. Seule la quantité de germes totaux aérobies et de coliformes totaux est satisfaisante dans l’ensemble des échantillons analysés.
Elle a aussi fait une étude sur l' »Evaluation de la qualité des légumes conservés dans trois types de chambres froides et dans un séchoir solaire. » en 2017.
Les résultats de cette recherche ont montrés qu’à Sotuba les légumes conservés ont subi un durcissement à l’exception des aubergines du ZECC en brique contrairement à ceux de Molobala. D’une manière générale les ZECC en brique conservent mal les légumes.
Ensuite dans la même année elle a travaillé sur « Isolement, identification et sélection des souches d’actinomycètes productrices de métabolites à activité antifongique isolés des sols de la colline de Badalabougou. »
Les résultats de l’étude sur la résistance aux antibiotiques des bacilles à Gram négatif non fermentaires isolés des pus ont permis d’apprécier l’efficacité des antibiotiques utilisés, Toutefois, aucune production de BLSE n’a été observée.
Dans la même année de 2017, elle fait une étude sur « Ampleur et facteur de risque de l’obésité chez les enfants d’âge scolaire de 8-11 ans dans le district de Bamako. »
Les résultats de cette recherche ont montré que la mauvaise alimentation avec des aliments trop gras et très sucrés entrainent une obésité chez les enfants de 8-11 ans.
Mme Diallo a travaillé sur la « Caractérisation biochimique des graines de Citrullus lanatus du Mali (Tombouctou) en 2017.
Les résultats de cette recherche ont montrés que les graines de Citrullus lanatus présentent un intérêt nutritionnel certain, à cause de leurs compositions biochimiques et leurs potentiels nutritionnels. Elles constitueraient une source importante de substances organiques (Glucides, protéines et lipides) et minérales (par exemple le fer). Les teneurs en protéines des graines de cette espèce de cucurbitacée sont relativement élevées. La richesse en protéines des graines pourrait aider à combler en partie le problème de la malnutrition protéique.
En 2015, elle a fait une recherche scientifique sur la Détermination des Eléments Traces Métalliques (ETM) sur les sols et les cultures maraîchères à proximité des grands axes routiers à Bamako.
Les résultats de cette recherche ont montré que les teneurs en ETM dans les légumes, précisément les légumes-feuilles, cultivés le long des axes à forte circulation routière ne fait plus aucun doute. La pollution de proximité agit sur la production d’inégalités d’expositions environnementales et d’inégalités de santé. Il est évident qu’une action sur les sources permettant de limiter les émissions de polluants est nécessaire, en particulier concernant le trafic routier, des actions sur les aménagements urbains pourraient aussi permettre de limiter la surexposition.
Elle a fait une Etude de la résistance aux antibiotiques des bacilles à Gram négatif non fermentaires isolés des échantillons de pus reçus au Laboratoire Rodolphe Mérieux de Bamako
Une étude qui a donné comme résultats la résistance aux antibiotiques des BGN-NF isolés des pus a permis d’apprécier l’efficacité des antibiotiques utilisés. Toutefois, aucune production de BLSE n’a été observée.
Kadia a fait une recherche dans la région de Mopti qui a porté sur la Corynebacterium diphteriae dans un cas de suspicion d’une épidémie de diphtérie dans le District Sanitaire.
Les résultats de cette recherche ont montré que l’analyse biologique des échantillons prélevés chez 15 personnes suspectes dans la localité d’Akily Nyalla, ayant les syndromes grippaux observés au cours de la suspicion d’épidémie n’étaient pas dus à Corynebacterium diphteriae.
Selon elle, « la science et l’égalité entre les sexes sont indispensables pour réaliser les objectifs de développement durable, notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il nous faut d’urgence combler l’écart entre les hommes et les femmes dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) et activement promouvoir l’égalité des genres dans les carrières liées à la science, à la technologie et à l’innovation ».
Il faut susciter l’intérêt des jeunes femmes et adolescentes pour les disciplines scientifiques et favoriser leur orientation vers des filières et des carrières scientifiques, car les filles ne représentent que 4,52% et plus la durée des études s’allonge, plus les filles sont rares. Un concours Miss Sciences a été initié par les ministères de l’Education nationale, le ministère de l’Enseignement Supérieur, la Commission Nationale Malienne pour l’UNESCO et l’ISESCO en collaboration avec l’UNESCO afin de :
– Récompenser des jeunes filles et adolescentes brillantes dans les matières scientifiques ;
– Renforcer l’attrait des jeunes femmes, dès le fondamental (premier et second cycles) et le niveau secondaire, pour les disciplines scientifiques ;
– Promouvoir le mentorat pour la promotion des filières scientifiques au lycée ;
– Promouvoir les filières scientifiques dans l’enseignement supérieur ;
– Encourager la performance scolaire des filles, particulièrement en sciences.

Par ailleurs, il parait particulièrement opportun de développer l’enseignement des sciences et techniques par l’introduction de TIC au secondaire en favorisant l’accès des filles aux séries et filières scientifiques, de mettre en place des modules d’approfondissement dans les matières scientifiques, dans le cadre d’un programme national d’excellence, et de promouvoir l’éducation scientifique et technologique aux différents niveaux de l’enseignement fondamental. Au Mali, la situation des femmes et des filles dans l’accès aux sciences est moins reluisante. Il apparait clairement que les filières scientifiques sont moins fréquentées par les filles, ce qui se traduit évidemment par des inégalités dans le monde de la recherche ou des postes scientifiques. Or la voix et l’expertise des femmes et des filles dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation (STI) sont essentielles pour apporter des solutions aux changements qui bouleverseront notre monde en pleine évolution rapide ».
Les nombreuses recherches menées par notre Amazone de la semaine sont différentes par leurs domaines et aussi par leurs contextes mais elles sont toutes importantes les unes que les autres.
Mme Diallo aime beaucoup ce qu’elle fait, se bat et continue la lutte pour le progrès scientifique.
Son mot de fin est une prière pour un Mali de paix et de réconciliation.
Haoua Ouane