FRANCE_ALGERIE © Fournis par Hespress
FRANCE_ALGERIE © Fournis par Hespress

L’affaire de l’opposante algérienne Amira Bouraoui, exfiltrée par le consulat de France en Tunisie, a dévoilé les fondements fragiles des nouveaux liens franco-algériens, mais aussi la faiblesse d’un régime tunisien sous l’emprise d’Alger.

L’exfiltration de la militante algérienne Amira Bouraoui a créé une nouvelle brouille entre Paris et Alger alors que les deux nouveaux partenaires tentaient de réchauffer les relations diplomatiques. En effet, l’opposante algérienne avait fui vers la Tunisie en cherchant à regagner la France, mais elle a été arrêtée dans un aéroport et s’est présentée devant un juge qui l’a acquittée avant d’échapper à la justice algérienne.

Dans un billet, le média régional « The North Africa Post », est revenu sur les implications de l’affaire Amira Bouraoui pour les relations de la France, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc.

La police secrète algérienne a tenté d’enlever Bouraoui en Tunisie, a indiqué le média. Une tentative d’enlèvement avorté grâce à l’intervention directe des services consulaires français qui lui ont offert leur protection, lui épargnant ainsi des persécutions aux mains de la junte militaire.

« L’Algérie a répondu hystériquement comme d’habitude en rappelant son ambassadeur et en utilisant son agence de presse officielle pour émettre des menaces d’une prochaine rupture des liens avec la France« , a écrit The North Africa Post.

Aujourd’hui, l’Algérie se trouve dans une situation difficile puisqu’elle a cherché à faire de la surenchère et jouer la carte de la colère terrible sauf qu’elle s’est heurtée à la froideur de la France qui en a fait un non-événement. Alger ne sait plus comment faire retourner son ambassadeur et plus la situation durera plus la crise s’installera.

Selon des médias tunisiens, le président tunisien, Kais Saied, qui a contribué à cette affaire contre les intérêts de l’Algérie, a été mis sous pression exercées par la France pour qu’il laisse Amira Bouraoui se rendre vers son deuxième pays.

Le site d’information africain, qui fournit une analyse globale, a précisé que ce nouveau chapitre montre l’échec de la politique de rapprochement de Macron avec un régime militaire brutal qui a « transformé l’Algérie en une grande prison pour journalistes et dissidents pacifiques ».

Concernant le Maroc, le média, estime que le président français et ses conseillers, en se concentrant tant sur la réparation du passé (en Algérie, ndlr) « ont sapé le présent et l’avenir de la diplomatie française en adoptant des positions hostiles envers le Maroc« .

« Macron n’a pas non plus écouté les experts et les diplomates français étrangers, dont l’ex-ambassadeur à Alger Xavier Driencourt, qui a mis en garde contre un effondrement social et économique imminent de l’Algérie qui entraînera la France sur son chemin », écrit le médias maghrébin.

Pendant ce temps, la Tunisie est sur le point de perdre sa souveraineté financière alors qu’elle se dirige vers le défaut de paiement, une situation que l’Algérie a utilisée pour vassaliser son voisin. Tunis est désormais le cimetière des personnalités de l’opposition algérienne, déplore la même source.

Rappelons qu’il a été rapporté que plusieurs tunisiens, notamment des enseignants, ont été maltraités en Algérie à cause de cette affaire suite à de « hautes directives ». Les médias sociaux ont abondé de vidéos montrant les mauvais traitements infligés à la frontière séparant les deux voisins.

De plus, les autorités algériennes ont interdit aux citoyens tunisiens de faire transiter des marchandises algériennes vers la Tunisie depuis le 9 février alors que le pays vit son pire cauchemar depuis des décennies caractérisé par une crise sans précédent.

« La France doit comprendre que l’amitié avec le régime militaire d’Alger coûte cher. Le premier est de fermer les yeux sur la répression en Algérie ainsi que de se conformer à l’agenda hégémonique d’Alger au détriment de la paix et de la stabilité régionales », conclut The North Africa Post.

Pour Tunis qui a besoin de l’Occident et sa coopération avec la France, elle paie déjà le prix de sa révérence tirée au régime d’Alger, et sa coopération avec Paris pour laisser sortir Bouaroui a aussitôt déclenché les représailles d’Alger.

Mardi, le président algérien et tunisien ont dû se parler après les événements ayant secoué leurs pays respectifs et accorder leurs violons pour continuer à entretenir cette relation de servitude qui sert aux deux chefs d’Etat de continuer à se maintenir au pouvoir malgré leur forte impopularité.

Source : msn.com