Actualité:Insécurité transfrontalière : Une question occultée par des politiques

Pourtant, ni le Parti pour la renaissance nationale (Parena), ni le Rassemblement pour le Mali (Rpm) ne peuvent être désignés du doigt, pour avoir superbement ignoré l’importante problématique de la sécurité au Nord de notre pays. En effet, il convient tout simplement de rappeler les initiatives de ces deux partis qui ont produit des mémorandums sur la crise dans l’espace sahélo saharien. En outre, le parti du Bélier blanc avait organisé des conférences sous-régionales et des ateliers nationaux sur la question.

Lors d’un atelier organisé à la dette publique, le consultant Nouhoum Touré attirait l’attention sur les nouvelles menaces. Il avait, à ce titre, indiqué : «Les régions nord du Mali (Gao, Tombouctou, Kidal) restent caractérisées par une situation d’insécurité chronique se traduisant par un banditisme armé, des conflits armés intra et inter communautaires.

Ces phénomènes qui ont pris une proportion très importante, qui va croissant, tirent leurs sources de plusieurs raisons dont l’extrême pauvreté de la population, l’héritage de la rébellion et son dernier développement à partir du 23 mai 2006, l’immensité du territoire et la porosité des frontières». Toutes choses déjà décrites dans le mémorandum du Parena qui avait fait une genèse de la rébellion dans notre pays. Ce qui, en fait, constitue les nouvelles menaces, comme l’avait signalé le consultant, c’est l’islamisme rampant à nos portes.

Nouhoum Touré avait précisé : «Ce phénomène  est encore à un stade maîtrisable mais connaît un développement inquiétant tel que l’existence de camps de prêche de l’organisation Adawa Al Islamia dans des zones au nord d’Araouane (Tombouctou), certaines villes frontalières de l’Algérie et même certains centres urbains où fréquemment des rencontres dites religieuses se tiennent, à l’insu de tout contrôle officiel». Il avait ajouté que des volontaires partent de toutes les régions du Mali avec des étapes à Gao sans pour autant qu’on puisse formellement lier leurs activités religieuses à une quelconque activité terroriste mais avec la présence du groupe Al Qaïda au Maghreb arabe, l’inquiétude grandit.

Les partis politiques ne peuvent donc se permettre d’ignorer un sujet d’une telle importance. La question, lors de certains congrès politiques, est souvent évoquée, concomitamment avec les thèmes des sujets internationaux, faisant tout juste allusion à l’aspiration de nos compatriotes à la paix et à la stabilité de notre pays. C’est vrai que le sujet reste sensible et c’est à ce titre qu’il mérite une large part dans les projets de sociétés, instances et débats des partis politiques de notre pays, même si la résolution du problème nécessite une collaboration sous régionale. Une candidature sérieuse ne pourrait donc être considérée sans le critère relatif à la sécurité dans l’espace sahélo saharien.

Baba Dembélé

11/01/2011