Abdoulaye Diop : «Nos relations internationales ne sont pas guidées par l’émotion, mais par les principes de souveraineté et d’intérêt national»

Dans l’émission Mali Kura Taasira diffusée le 5 juillet sur l’ORTM, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a exposé les fondements de la politique diplomatique du Mali, insistant sur le respect de la souveraineté nationale, la diversification des partenariats et la cohérence stratégique dans les choix internationaux du pays.

Des relations fondées sur le respect mutuel, non sur les émotions

Interrogé sur les relations avec la France, le ministre a rappelé que le Mali poursuit le dialogue via les canaux diplomatiques en place. «Nos relations, qu’elles soient avec la France ou avec d’autres partenaires, ne reposent pas sur les émotions, mais sur le respect des principes fondamentaux du pays», a-t-il déclaré. Il a précisé que le Mali n’a jamais adopté une posture conflictuelle, et que les récentes tensions avec Paris sont la conséquence de décisions politiques unilatérales, comme le classement en zone rouge ou la suspension des vols d’Air France, qui ont affecté non seulement le Mali, mais également le Burkina Faso et le Niger.

Concernant le retrait de l’opération Barkhane, Abdoulaye Diop a rappelé que cette décision émanait de la présidence française, mais qu’elle avait été soutenue par le Mali, désireux de renforcer sa propre autonomie en matière de sécurité.

Sortie de l’OIF : une décision motivée par l’impartialité mise en cause

Le chef de la diplomatie malienne est également revenu sur la décision de quitter l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), critiquant une gestion biaisée de cette structure. «Nous estimons que cette organisation ne fonctionne plus selon des règles communes appliquées à tous, mais selon des logiques politiques dominées par certains États. Dans ces conditions, le Mali n’y trouve plus sa place», a-t-il expliqué.

Vers des partenariats stratégiques avec les BRICS, la Russie et la Chine

Abdoulaye Diop a défendu une diversification des alliances internationales non pas comme une rupture, mais comme une démarche proactive vers l’autonomie stratégique du pays. Le partenariat renforcé avec la Russie et la Chine, ainsi qu’avec d’autres membres des BRICS, vise à développer des secteurs cruciaux tels que les mines, l’agro-industrie et l’énergie.

Les échanges et visites du président Assimi Goïta ont, selon lui, permis d’ouvrir des perspectives concrètes de coopération dans ces domaines. Il a affirmé que l’objectif de cette diversification est d’éviter toute forme de dépendance et de disposer, à chaque étape, du partenaire adéquat en matière de sécurité, de développement ou d’investissement.

«C’est un choix stratégique que nous devons consolider dans le temps, pour garantir la souveraineté du Mali et bâtir une coopération équilibrée avec nos partenaires», a conclu le ministre.

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