ABDOUL KARIM SANOGO, PRÉSIDENT DU GIPT : «La filière pomme de terre mérite un regard attentif de la part de l’Etat»

Selon le président du Groupement interprofessionnel de la pomme de terre
(GIPT), Abdoul Karim Sanogo, la filière pomme de terre est confrontée à
beaucoup de problèmes, notamment l’absence de subvention de l’engrais et
des intrants agricoles destinés à la culture de la pomme de terre.
Le groupement interprofessionnel de la pomme de terre (GIPT) du Mali est
composé de trois grandes familles : les importateurs d’intrants (semence et
engrais), les producteurs et les commerçants. Une quatrième famille, celle des
transformateurs, est en train de s’organiser.
Selon Abdoul Karim Sanogo, président du GIPT, la campagne 2017-2018 s’est
bien passée au niveau de la filière pomme de terre malgré les désagréments liés
à la faible pluviométrie de l’année 2017, avec une production annuelle de 309
000 tonnes pour l’ensemble du pays. La seule région de Sikasso a produit 220
000 tonnes.
Pour la campagne en cours, c’est-à-dire 2018-2019, Abdoul Karim Sanogo table
sur une production à la hausse. Cela est dû, selon lui, à la bonne pluviométrie de
l’hivernage 2018 dans notre pays et à l’arrivée à temps des semences en
provenance d’Europe. «Les premières récoltes ont commencé depuis janvier. Si
par la grâce de Dieu, nous arrivons à avoir une température moyenne qui
n’excède pas 20°C d’ici à la fin du mois de ce février, les producteurs de pomme
de terre pourront avoir le sourire aux lèvres. En d’autres termes, la production
sera satisfaisante» renchérit-il.
Cependant, M. Sanogo a annoncé que la filière pomme de terre du Mali est
confrontée à beaucoup de problèmes. «Le plus grand problème du GIPT est la
non subvention de l’engrais destiné à la pomme de terre par l’Etat. Depuis une
dizaine d’années, nous sommes en train de plaider auprès de l’Etat pour la
subvention des instants. La semence de pomme de terre importée d’Europe coûte
cher. Si on ajoute à cela, la non-subvention des engrais, le coût de la production
devient élevé pour les paysans. La pomme de terre mérite un regard attentif de la
part de l’Etat», a-t-il déclaré.
En perspectives, Abdoul Karim Sanogo souhaite un renforcement des capacités
du GIPT dans le cadre de la conservation de la pomme de terre. Selon lui, la
faîtière a aujourd’hui une capacité de stockage de 3800 tonnes.
Il s’est réjoui de la construction d’une chambre froide à Sikasso, grâce à l’appui
du Japon, dont la première pierre a été posée par le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, le 1er novembre 2017.

Aux dires du président de la faîtière de la pomme de terre du Mali, la remise des
clés de cette nouvelle chambre froide, d’une capacité de 3000 tonnes, est prévue
à la fin de ce mois.
Le GIPT envisage la réduction des importations de pomme de terre en
provenance de la Hollande, du Maroc et d’Afrique du Sud. «La pomme de terre
importée n’est pas meilleure à celle que nous cultivons au Mali. Nous devons
tout faire pour mettre nos paysans dans les conditions afin qu’ils puissent
approvisionner le marché malien durant toute l’année en pomme de terre. Pour
ce faire, l’Etat doit subventionner les intrants destinés à la pomme de terre»,
estime-il.
Abdrahamane Diamouténé