4ème session du Conseil d’administration de l’APEX-Mali Des motifs d’espérer en dépit des difficultés indéniables

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La 4ème session du Conseil d’administration de l’Agence pour la promotion des exportations du Mali (APEX-Mali) s’est tenue le 11 avril dans les locaux du ministère du Commerce et de l’Industrie sous la présidence de Mme Alwata Ichata Sahi, en présence du Directeur Général de ladite structure, Abdoulaye Sanoko.

« A la lecture du rapport d’activités 2015, nous convenons de noter que des progrès ont certes été enregistrés mais que de nombreuses zones d’ombre persistent, en dépit des efforts déployés par la Direction Générale » a relevé Mme la PCA dans son discours d’ouverture

A l’appui de sa remarque, Mme Alwata Ichata Sahi a cité l’état des lieux de l’Agence réalisé, cette année, par le Centre du Commerce International à Genève. Il ressort de cette analyse comparative de performances (‘Benchmarking’) que pour fonctionner efficacement, l’Agence nécessite des améliorations considérables dans tous les domaines. Les préoccupations vont de la détermination d’une vision et d’une stratégie à la faible dotation en ressources financières et l’absence de recettes propres, en passant par le positionnement de l’Agence en tant que prestataire de services, la faiblesse des relations de partenariat avec les organismes du secteur privé et les organisations professionnelles d’exportateurs et la problématique des ressources humaines. Toutes choses qui limitent de manière significative les marges de manœuvre du service.

« Cette situation, qui nous interpelle tous et à tous les niveaux, est la résultante de plusieurs facteurs parfois endogènes ou exogènes à l’Agence. En plus de l’insuffisance des ressources financières, du manque de visibilité de la structure et de la faible motivation du personnel, la structure reste toujours confrontée à l’exiguïté des locaux » de poursuivre l’oratrice.

Mme Alwata Ichata Sahi de relever que « notre Agence se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. C’est pourquoi, elle a besoin de notre soutien collectif pour qu’elle puisse matérialiser les objectifs assignés par les plus hautes autorités, c’est-à-dire développer, de manière générale, les exportations de biens et services d’origine malienne afin de réduire le déficit de la balance commerciale de notre pays. Déjà, le niveau des réalisations est à encourager compte tenu du contexte particulier de notre pays qui a connu une crise économique, politique et sociale amorcée en 2012 et dont les effets continuent encore à affecter notre pays ». Ce qui est exact. Au demeurant, le Directeur Général de l’APEX-Mali aime à rappeler que sa structure est née avec la crise ou plutôt qu’elle vu le jour dans la crise.

Mme la Présidente du Conseil d’administration de l’APEX-Mali n’a pas manqué d’ouvrir une fenêtre ver le contexte international. Aussi, a-t-elle rappelé que la dynamique de la libéralisation actuelle du commerce international est marquée par une poussée de plus en plus forte d’accords de libre-échange entre pays développés et pays en développement ou émergents.

Il en résulte une taxation à des taux de droits très faibles ou nuls pour de nombreux produits exportés par les pays en développement, sans recherche de concessions commerciales en contrepartie.

Cette évolution conduit à un processus continu d’érosion de préférences tarifaires dont doivent profiter les pays les plus pauvres du système commercial multilatéral.

Certes, la réduction des barrières tarifaires au commerce à travers les schémas tarifaires préférentiels existants, auxquels les PMA dont le Mali sont éligibles, constituent encore autant d’opportunités pour permettre à notre pays d’accroître et de diversifier ses exportations. Cependant, pour en tirer le plus grand profit, des initiatives fortes et lourdes devraient être prises à différents niveaux de décision au plan national.

« De nos jours, la croissance des exportations maliennes est tirée essentiellement par le secteur traditionnel d’exportation se répartissant entre l’or (68,3%), le coton (13,1%), les engrais (5,7%) et les bovins et ovins (4,7%) alors que les potentialités existent dans le domaine des produits forestiers non ligneux (noix de karité, zaban, zèguènè, etc.) pour lesquels notre pays possède un avantage comparatif faiblement exploité » a-t-elle regretté. Toutefois, a-t-elle nuancé, il faut se réjouir du rôle important de la mangue et du sésame dans la diversification de nos exportations.

Mme la PCA de remercier le ministre du Commerce et de l’Industrie pour l’accompagnement infatigable qu’il accorde à l’Agence pour la mise en œuvre de ses activités. Au nombre de celles-ci, Mme Alwata Ichata Sahi de citer la demande officielle d’assistance technique adressée au Directeur exécutif du CCI (Centre du Commerce International) et au Directeur Résident du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) au Mali, qui devra permettre à l’APEX-Mali, à court et moyen termes, d’atteindre plus de résultats dans la mise en œuvre des programmes d’activités.

Les décisions qui seront prises au cours de la présente session seront, sans doute, déterminantes pour permettre à l’Agence d’offrir au secteur privé, notamment les petites et moyennes entreprises à vocation exportatrice, des services de qualité répondant à leurs besoins.

En termes de perspectives, il faut signaler le financement du site web, entièrement à la charge du CBI, afin de promouvoir l’offre exportable de chaque pays bénéficiaire du programme, le lancement du processus de mise en place d’un Réseau des OPC (organismes de promotion commerciale) au sein des pays de l’UEMOA et d’un Réseau plus large au plan continental. Sans compter le lancement imminent d’un nouveau Centre de Ressources AGOA / Commerce qui sera basé à l’APEX-Mali.

Yaya Sidibé
Source: Le 22 Septembre 18/04/2016