VALORISATION DE L’ARTISANAT: L’association Yɛrɛdon de Kadiolo vulgarise le tissage traditionnel

Lamissa Bamba dit Kadiolo Naby sur le métier de tissage du Centre de Promotion Artisanal de Nakomo

Le Centre de promotion artisanal de Nakomo (Kajile Yalɛɛri Tasɛnɛgɛ), dans la banlieue de la ville de Kadiolo (480 km au sud de Bamako), veut désormais beaucoup s’investir dans la promotion de l’artisanat local. C’est ainsi qu’il s’est doté d’un métier de tissage le mois dernier (mars 2022).

 Valoriser, pérenniser et vulgariser l’artisanat et les corps de métiers ! Telle est désormais l’une des ambitions de l’Association culturelle Yɛrɛdon de Kadiolo. C’est ainsi que, le 10 mars 2022, elle a implanté un métier de tissage au niveau du Centre de promotion artisanal de Nakomo (Kajile Yalɛɛri Tasɛnɛgɛ), dans la périphérie de la ville de Kadiolo.

«L’ouverture de ce métier de tissage favorisera la réhabilitation du tissage traditionnel à travers l’initiation et la formation de nos jeunes générations dans le domaine des savoirs et savoir-faire ainsi que des techniques ancestrales qui sont en déperdition de nos jours», nous a indiqué le président de l’association, Lamissa Bamba dit Kadiolo Naby

Déjà opérationnel, cet atelier de tissage est ouvert en prélude aux autres corps de métiers qui viendront très prochainement enrichir l’ossature des activités artisanales du Centre de promotion artisanal de Nakomo. Il faut rappeler que ce centre a pour vocation réelle «l’apprentissage, la formation et la transmission fidèle aux générations montantes des techniques et connaissances ancestrales dans le domaine de l’artisanat».

C’est une initiative qui va contribuer aussi à la transformation locale du coton. Et cela d’autant plus que le cercle de  Kadiolo  produit  annuellement un peu plus de 25 500 tonnes de  coton graine. A noter que le Mali ne transforme que 2 % de sa production cotonnière, ce qui constitue un problème général pour la filière. «Il est inadmissible que nous ne transformions que 2 % de la production. Un niveau insignifiant qui ne saurait se justifier par le manque d’énergie. En effet, il existe des alternatives dans ce domaine», a récemment déploré un expert du développement artisanal dans notre pays.

Il faut donc inverser cette tendance en mettant en place une véritable volonté politique pour renforcer la transformation. Des experts recommandent surtout la mise en place de mécanisme de garantie pour permettre à nos transformateurs locaux d’accéder facilement au coton. L’initiative de l’Association culturelle Yɛrɛdon de Kadiolo est un pas significatif dans ce sens !

Moussa Bolly