TRIOMPHE SANS GLOIRE DE CHERIF HAIDARA A LA TETE DU HCIM Va-t-on vers la création d’un nouveau mouvement par Dicko ?

Les rideaux sont tombés sur le 3ème congrès ordinaire du Haut Conseil Islamique avec l’élection de Chérif Ousmane Madani Haidara comme Président. Cette élection, bien que consensuelle, est loin d’enterrer la hache de guerre entre les deux tendances qui se font la guerre. Rien qu’à en juger par les propos tenus par le porte-parole de l’imam Dicko, Issa Kaou Djim, tout porte à croire que Dicko- Bouyé mettront en place un vaste mouvement religieux. Va-t-on assister à une concurrence rude entre les deux tendances ? Qui de Dicko ou de Haidara aura l’assentiment du peuple ?
Attendu pour être le congrès de la réconciliation, du rassemblement et de la fin des dissensions intestines, il a fini par sceller la rupture totale entre Dicko et Chérif Ousmane Madani Haidara. La pomme de discorde est à la fois idéologique et politique. Si l’imam Dicko, hier était un fervent défenseur du régime, il est aujourd’hui un farouche opposant et ne semble pas enterrer la hache de guerre pour fumer le calumet de la paix avec son ex-ami IBK. Quant à son rival, Chérif Ousmane Madani Haidara, c’est la tête baissée, les yeux fermés qu’il fait le contraire de ce que Dicko fait, d’où son rapprochement avec le régime. Il serait aujourd’hui le porte étendard d’IBK. Au même moment, Mahmoud Dicko s’active pour avoir une sorte de légitimité populaire lui permettant de mettre en place un vaste mouvement pour rivaliser avec le Haut Conseil Islamique.
La mise en place du Bureau du Haut Conseil Islamique semble exacerber la crise au sein de la Umah Islamique du Mali. Elle le sera davantage quand le Mouvement de Dicko sera mis en place. A la question de savoir qui de Dicko ou de Chérif Ousmane Madani Haidara aura l’assentiment du peuple, la réponse est à chercher dans leurs différentes mobilisations, leurs thèmes de débats et les causes qu’ils défendent. Le Nouveau Président du HCIM est réputé être proche du régime IBK qu’il défend sans réserve et souvent même au détriment de l’intérêt collectif. Alors, en faisant fi de tous les errements du régime, en ne défendant pas la cause des plus démunis, Haidara prêtera le flanc aux critiques les plus acerbes et s’attirera les foudres du plus grand nombre de ses concitoyens.
Quant à Dicko, s’il crée un mouvement dans la dynamique de ses deux grandes mobilisations, à savoir les meetings du 10 février au stade du 26 Mars et du 5 Avril 2019 à la place de l’indépendance, il sera suivi par ses concitoyens qui se reconnaissent dans le combat mené par lui. Le Mouvement de Dicko noiera le Haut Conseil Islamique, avec son aura et la pertinence des thèmes qu’il développera.
En définitive, le Mali est à la croisée des chemins. Il a besoin de tous ses ressorts pour rebondir. Il revient aux autorités politiques de donner le ton en rassemblant au lieu de diviser pour pouvoir tirer quelques dividendes. Vivement une réconciliation entre toutes les tendances pour la paix et la cohésion.
Youssouf Sissoko