TRANSITION MALIENNE : Cheick Modibo Diarra divise

Un gouvernement d’union nationale devrait normalement voir le jour avant le 31 juillet comme l’exige la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Mais, le Front uni pour la défense de la République et de la démocratie (FDR), qui s’est opposé au coup d’Etat militaire du 22 mars, réclame la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et de son gouvernement. Cheick Modibo Diarra peut compter sur le soutien d’une coalition dénommée la Convergence pour sauver le Mali (CSM), favorable à son maintien et à l’union nationale autour des organes de transition.

En plus de cette opposition interne, une seconde pression est exercée sur le gouvernement de transition. Celle-ci vient de l’extérieur. Il s’agit de la Cédéao, qui souhaite avec beaucoup de force qu’un gouvernement d’union nationale soit mis sur pied avant le 31 juillet. Cependant, Modibo Diarra ne compte pas démissionner et pourrait ne pas respecter cette échéance, afin de se trouver assez de soutiens.

 

Des soucis pour Dioncounda

C’est dans une atmosphère de division que doit arriver aujourd’hui à Bamako le président de la transition. Dioncounda Traoré prévoit de regagner vendredi Bamako après deux mois passés à Paris à se faire soigner d’une attaque perpétrée par des manifestants hostiles, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

« Il a laissé entendre qu’il souhaitait regagner Bamako demain » vendredi, a indiqué une de ces sources, en assurant qu’il ne prévoyait pas ce retour sous la pression internationale, mais qu’il entendait « assurer ses responsabilités ».

M. Traoré, attaqué et grièvement blessé le 21 mai dans ses bureaux à Koulouba par une foule de manifestants hostiles, a été soigné depuis à Paris. Plusieurs pays africains avaient récemment sommé les autorités intérimaires maliennes de constituer un « gouvernement d’union nationale », faute de quoi le Mali serait suspendu des instances régionales.

Ils avaient aussi « exhorté » le président Traoré à demander « sans délai » à la Cédéao et l’ONU l’envoi d’une force africaine au Mali. Sa tâche s’annonce déjà très difficile.

M. D.

L’Indicateur du Renouvea

27 Juillet 2012