Tour de Table du journal le Débat

 

Ensuite, ces Maliens sont passés par la case prison, comme l’explique cet homme marqué par ce qu’il lui est arrivé : «On a fait un mois et cinq jours de prison. Il y avait trois personnes pour un petit morceau de pain avec une sardine. Il fallait manger avec des menottes. Beaucoup de gens étaient menottés. On a beaucoup souffert et on est malade maintenant». L’homme raconte ensuite son expulsion : «À Malabo, ils nous ont fait descendre à Cotonou par avion». Finalement de Cotonou à Bamako, ils feront le trajet par route.

Hamane Touré dit «serpent» déçoit

Les amis et soutiens à l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT), exilé à Dakar depuis 2012, ont organisé le 26 mars dernier au Cicb un grand meeting pour demander son retour au bercail. Si la mobilisation était de taille, bon nombre de participants sont restés perplexes après le discours de l’un des principaux organisateurs en la personne d’Hamane Touré dit «serpent». En effet, plutôt qu’un discours de soutien à ATT au nom de qui le meeting a été organisé pour demander son retour après 3 ans d’exil au pays de la Téranga, Serpent s’est livré à une partie d’éloges pour le président IBK. Ce qui n’était pas l’objet de ce grand rassemblement. En tout cas, le public qui attendait un autre discours de la part de celui qui a bénéficié de toutes les largesses de l’ancien président ATT, a été déçu au point que certains se posaient la question s’il ne s’agissait d’un début de positionnement de Serpent. Ou encore, avait-il une autre idée derrière ce meeting ?

Traduire les responsables en justice

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali (RSSG) et chef de la Minusma, M. Mongi Hamdi, est profondément attristé par la mort d’un employé du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la région de Gao lors d’une attaque qui a également blessé un autre membre du CICR.

L’attaque a eu lieu le 30 mars vers 11 :00 h à environ 25 km de Gao sur la route entre Tacharane et Haoussa Foulani lors du passage du camion qui était clairement marqué de l’emblème du CICR, et qui était en route vers le Niger pour rapporter du matériel médical pour l’hôpital de Gao, qui en manque cruellement. M. Hamdi présente ses sincères condoléances à la famille de la victime et exprime sa solidarité au CICR, ainsi qu’à tous les travailleurs humanitaires présents au Mali qui viennent chaque jour en aide aux plus démunis. M. Hamdi condamne dans les termes les plus forts cette attaque qui constitue un crime contre l’humanité et appelle les autorités maliennes à identifier les responsables et à les traduire en justice.

La Cma et le Mujao s’affrontent

«Cinq combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) ont été tués samedi 28 mars dans des combats avec des membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao)», a indiqué la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA), au correspondant de Sahelien.com. «Les combats ont duré plusieurs heures et se sont déroulés à Inazol, localité située au sud-ouest de Ménaka».

La Coordination «déplore la mort de cinq combattants» dans ses rangs et affirme que «le Mujao a subi une lourde perte» sans donner plus de précision. La Cma regroupe le Mnla, le Hcua, le Maa, et occupe certaines zones au nord du Mali, comme Kidal. Elle n’a pas encore paraphé le projet d’accord de paix proposé par la médiation algérienne le 25 février dernier.

Le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (Ua) a invité, le 27 mars, la Cma à parapher l’accord à l’instar des autres parties. «Je lance un appel pressant à la Cma pour qu’elle agisse dans l’intérêt supérieur des populations qu’elle affirme représenter, ainsi que le Mali en paraphant et en signant sans autre retard l’accord d’Alger (…)», a déclaré Mme Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’Ua.

Le Mali et la FAO s’engagent

Le gouvernement du Mali et la Fao ont lancé courant cette semaine la mise en œuvre des activités d’un projet de 5 millions d’USD pour la restauration des moyens d’existence des ménages vulnérables affectés par les récents conflits armés et les changements climatiques dans cette partie de notre pays. L’annonce en a été faite par le ministre malien du Développement rural, Bokary Tréta, et le Directeur général de la Fao, José Graziano da Silva, en visite officielle au Mali.

L’agriculture dans certaines régions du Mali, en particulier le nord, a été sérieusement affectée ces dernières années par la guerre civile et les impacts connexes tels que les pénuries de main-d’œuvre en raison de déplacements de population, le manque de services de soutien à l’agriculture et la fragmentation des marchés. Les pluies irrégulières, les périodes de sécheresse et les inondations ont exacerbé ces problèmes au cours des dernières années.

Ce nouveau projet s’attellera à la restauration immédiate des biens de production des familles dans les régions de Gao, Mopti et Tombouctou. Les activités du projet permettront de relancer la production vivrière et maraîchère de 25 000 ménages vulnérables et d’appuyer 8 000 familles d’éleveurs vulnérables par des aliments et des produits vétérinaires pour leur bétail. En outre, le projet offrira une opportunité de formation sur les bonnes pratiques agricoles et nutritionnelles aux ménages bénéficiaires et il portera une attention particulière aux besoins des groupements féminins engagés dans la production maraîchère.

Une contribution au processus de paix

«La mise en œuvre de ce projet est notre contribution au processus de paix car sans sécurité on ne peut avoir de sécurité alimentaire, et là où il y a insécurité alimentaire, les conflits éclatent», a déclaré José Graziano da Silva. «Notre objectif est de nourrir 16 millions de Maliens», a ajouté le ministre Tréta. Et d’ajouter que «la Fao a toujours été à nos côtés pendant les périodes difficiles, jusqu’à l’obtention de ces bons résultats de réduction du nombre de personnes qui ont faim».

Ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de relance et de reconstruction économique de la Banque mondiale au Mali, s’élevant à 100 millions d’USD. À la demande du gouvernement du Mali, la Fao sera en charge de la mise en œuvre de la composante agricole dans le nord du pays. «Le partenariat entre la Banque mondiale et la Fao est gagnant-gagnant ; cela permet de mettre le savoir technique de la Fao au service des investissements tant requis dans le pays», a souligné le Directeur général de la Fao.

Cadre stratégique pour le Sahel

La Fao travaille au Mali et dans les pays du Sahel au renforcement de la résilience des moyens d’existence ruraux et des systèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle. La Fao met en œuvre de manière combinée l’assistance humanitaire et des actions de développement afin d’aider les pays à prévenir et à faire face de façon plus dynamique et plus efficace aux menaces et aux catastrophes qui affectent l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition.

En 2015, dans le cadre du Plan de réponse stratégique des Nations unies pour le Sahel, la Fao a lancé un appel de 116 millions d’USD en faveur de 5,4 millions de personnes. Le plan de réponse stratégique de la Fao pour le Mali -qui s’élève à 15,4 millions d’USD- vise à améliorer les conditions de vie de près de 400 000 personnes en insécurité alimentaire et à assurer un retour durable des populations déplacées et réfugiées dans des conditions optimales, tout en soutenant les communautés qui les accueillent.

Source: Le Journal Le Débat