TERRORISME : Bilan contradictoire après l’attaque d’Almoustrat

L’attaque terroriste contre l’armée malienne, survenue avant-hier matin à Almoustrat, localité située à environ 150 km au nord de Gao, a fait des morts dans les rangs de l’armée.

« Nous avons perdu des hommes et du matériel. On a des blessés », a indiqué le directeur de l’information et des relations publiques des armées, le colonel Diarran Koné à Sahelien.com, sans donner plus de précisions sur le bilan.

Selon le correspondant de Sahelien.com à Gao, des corps et des blessés ont été acheminés à l’hôpital de la ville. « Nous avons reçu 7 corps et 4 blessés », a déclaré une source hospitalière à la rédaction.
Et de préciser qu’elle n’a pas vérifié si les victimes sont toutes de l’armée ou d’autres groupes armés également présents à Almoustrat. Mais, dimanche soir, l’armée malienne avait annoncé le bilan de deux soldats maliens tués et huit blessés

P2
TERRORISME : Iyad veut occuper la localité d’Almoustrat
Deux soldats maliens ont été tués et huit blessés dimanche dernier dans l’attaque d’une position de l’armée par « des terroristes » à Almoustrat dans la région de Gao. D’autres sources évoquent 7 morts. Des hommes ont attaqué ces positions de l’armée « avec un véhicule piégé ». Une autre attaque avec des armes a ensuite été lancée. L’armée de son côté a « riposté », selon une source militaire.

Un bilan provisoire fait état de « deux morts et huit blessés ». Selon des sources militaires au Nord, il y aurait également « des victimes dans les rangs des terroristes ». Le bilan de l’attaque a été confirmé par une deuxième source militaire, qui indique que « les huit blessés ont été évacués vers l’hôpital de Gao ».
Un renfort a quitté dimanche après-midi Gao pour Almoustrat, selon une source de sécurité malienne qui indique que l’attaque a été « menée par les terroristes ». Selon cette source, les terroristes veulent pousser l’armée à « quitter la localité stratégique d’Almoustrat ».

RECRUDESCENCE DES ATTAQUES TERRORISTES : Pourquoi les islamistes attaquent Gao
La région de Gao est considérée comme un axe important qui mène notamment au nord-est du Mali. Les islamistes et les trafiquants de drogue n’ont aucun intérêt de voir l’armée malienne sur place, selon des spécialistes de la sécurité. Cet assaut survient cinq jours après une autre attaque, le 2 mai, dans la région de Ségou, qui a fait neuf morts et cinq blessés parmi des soldats maliens tombés dans une embuscade entre les localités de Dogofri et Nampala.
Dans un communiqué, Nusrat al-Islam wal Muslimin a revendiqué l’attaque d’Almoustrat. Le groupe terroriste dirigé par Iyad Ag Ghaly, explique que cette attaque a été menée par le terroriste Ahmad Al Ansari de son nom de guerre. Ils affirment dans le même communiqué, avoir tué plusieurs soldats maliens, emportés 07 pick-up et 02 camions et saisis des armes et des munitions en quantités.

YANFOLILA : Un marchand d’or tué
Un marchand d’or a été tué par des bandits hier à Nounssamna dans le cercle de Yanfolila. Les assaillants ont donné rendez-vous au marchand pour lui vendre de l’or. Arrivé sur le lieu le jeune homme a été abattu par les bandits. Ils ont emporté plus de cinq millions de F CFA et une quantité d’or que le jeune homme avait sur lui. La gendarmerie de la localité a ouvert une enquête pour trouver les auteurs.

GAO : Opération de patrouille dans la ville
Les Famas, la police et la gendarmerie ont entamé une patrouille dans la ville de Gao. Cette opération vise à fouiller les personnes et contrôler les motos tous les jours de 6 h à 21 h. La population se dit satisfaite de cette opération et prêt à collaborer avec les forces de sécurité pour la réussite de l’opération. Deux soldats maliens ont été tués et huit blessés dimanche dernier dans l’attaque d’une position de l’armée par « des terroristes »» à Almoustarat dans la région de Gao

TERRORISME : 400 jihadistes recherchés au sahel
Le renseignement français estime à 400 le nombre total de jihadistes encore actifs dans l’ensemble de la zone sahélo-saharienne. L’opération Barkhane s’étend désormais du centre du Mali jusqu’à la frontière avec le Burkina Faso. Si la force française Barkhane poursuit son effort dans le nord du Mali, la multiplication des attaques, dans la région du Gourma, à cheval entre le Mali, le Burkina et le Niger, l’a conduit à lancé plusieurs opérations d’envergure de février à mai.

LUTTE CONTRE TERRORISME : La France revendique une victoire éclatante
Dernière opération, l’opération « Bayard » a permis de localiser et de détruire de nuit un campement jihadiste dans une région boisée à la frontière malienne. L’état-major français précise toutefois qu’une partie des terroristes a pu s’enfuir et l’armée française cherche à exploiter les indices afin de remonter la filière.
Pour découvrir ce campement terroriste, Barkhane a mis les moyens : des drones de reconnaissance, des écoutes, une traque de plusieurs semaines.
Et au final, l’un des bilans les plus importants depuis près de trois ans : des terroristes délogés dans la forêt de Foulsaré, au sud-ouest de Gao, une vingtaine d’éléments mis hors d’état de nuire, selon Barkhane, et beaucoup de matériels saisis. A Paris, le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Patrick Steiger dresse le bilan de cette opération : Au bilan de ces actions : une vingtaine de motos, un autre pick-up, de l’armement, aussi bien des armes légères d’infanterie que des lance-roquettes, des pistolets automatiques, des munitions, des chargeurs, du matériel informatique, ainsi que des composants rentrant dans la fabrication d’engins explosifs improvisés.

DDR : Des réseaux mafieux investissent le processus

Principale raison du blocage du désarmement des ex-combattants : la mainmise d’un véritable réseau qui a ses ramifications au sein des groupes armés et un lobby basé à Bamako. Il y a à boire et manger dans cette affaire.

La lenteur dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) est liée à la multiplication des acteurs. A côté du cadre réglementaire du processus de DDR, des véritables réseaux ont investi le secteur et font peser sur sa bonne marche.
Pour comprendre les enjeux autour du DDR, il faut se référer au mode de désignation des membres de la commission désarmement que préside l’ancien chef rebelle et ex-ministre, Zahabi Ould Sidi Mohamed. Dans cette fameuse commission, l’ensemble des signataires se sont fait représenter avec un partage égal des postes.
Cependant, depuis la mise en place de cette commission, les activités de terrain trainent et l’impatience commence à gagner les combattants, les partenaires et l’opinion nationale.
Pour noyer le poisson, un simulacre de désarmement a été organisé à la base de l’air à Sénou où l’on apercevait les responsables de la commission et ceux de la CMA et la Minusma venter la méthode DDR.
Par la suite, la Banque mondiale débloque moins de 10 milliards de F CFA pour la prise en charge des ex combattants. Suffisant pour voir le processus de DDR démarrer au niveau des différents sites de cantonnement.

La loi des réseaux mafieux
Pourtant, sur le terrain, rien ne bouge et la lassitude gagne les rangs des ex-combattants. Pis, de plus en plus, ce sont des éléments venus des autres localités du pays qui regagnent chaque jour le Nord pour se faire enrôler dans les rangs des groupes armés.
Une véritable mafia qui s’organise dans les camps de regroupement. Convaincus qu’il y’a moins d’effectif d’abord pour le Moc et ensuite pour le cantonnement, les groupes armés développent d’autres stratégies louches.
Par exemple, dans un site de regroupement des combattants, un responsable d’une commission importante du DDR fait des affaires. Ce dernier recrute dans tous les villages et hameaux.
Et la dernière trouvaille pour les réseaux mafieux qui opèrent dans le processus de DDR, la construction des deux camps dans la région de Mopti. Le premier sera implanté dans le cercle de Teninkou tandis que le second sera basé dans la zone de Douentza.
Dans cette affaire, un pacte serait conclu entre les groupes armes du nord et ceux du centre. Et même les groupes terroristes ne semblent pas être exclus dans ces réseaux mafieux bien organisés autour du DDR.
La position commune qui a été dégagée lors d’une rencontre sur la paix à Mopti la semaine dernière en faveur d’un dialogue ouvert avec les terroristes participe de ce deal.
Nos sources indiquent que l’épicentre de cette mafia reste la commission désarmement qui siège à cite du Niger. Des raisons qui font que le processus de DDR traine et joue sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.
A. M. C.