TERRORISME AU MALI Iyad officialise sa présence dans le Centre et le Sud

TERRORISME AU MALI
Iyad officialise sa présence dans le Centre et le Sud

Ançar Eddine a officialisé, le 18 mai, sa présence dans le Centre et le Sud du Mali à travers sa « katiba du Macina », une franchise « peule » – Ançar Eddine étant à l’origine un groupe essentiellement touareg – anciennement appelée Front de libération du Macina (FLM), qui a diffusé sa première vidéo de propagande.

Le terme de « Macina » renvoie à un Empire peul du XIXe siècle qui s’étendait sur une partie du Mali actuel, et son utilisation par les jihadistes d’Ançar Eddine marque leur volonté de mettre en avant une dimension locale à leur combat, et aussi de se poser désormais comme le groupe – hors Aqmi – fédérant toute la mouvance jihadiste au Mali.

Aqmi, Al-Qaïda et Ançar Eddine
Formée en 2015 sous l’appellation FLM, la katiba Macina compterait autour de deux cents combattants, essentiellement autour de la ville de Mopti. Et si les jihadistes locaux se gardent bien d’évoquer un lien officiel avec Aqmi, l’un de leurs chefs, Hamadou Kouffa, un prêcheur radical originaire de la région de Mopti, a combattu aux côtés d’Al-Qaïda en 2012 lors des offensives du réseau jihadiste dans le Nord du pays.
En janvier, le chef d’Al-Qaïda au Sahel, Abou Hamam alias « Okacha », avait d’ailleurs réaffirmé l’alliance formée par Aqmi avec le groupe Ançar Eddine et ce qui s’appelait alors le FLM en soulignant le « travail complémentaire » et le « même but » que poursuivaient les trois groupes.
Affaiblis par trois ans d’intervention militaire française, ils ont vu la plupart de leur encadrement décapité et sont « contraints de se regrouper », avait déclaré en janvier une source militaire française au Monde. Mais aussi d’élargir la zone géographique de leurs opérations. La katiba Macina a ainsi mené plusieurs attaques le long des frontières du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire ces derniers mois.

TERRORISME
Mokhtar Belmokhtar est bien vivant
Mokhtar Belmokhtar est bien vivant. C’est en substance le message qu’a voulu faire passer le groupe Al-Mourabitoun – qui a fait allégeance à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – en diffusant jeudi 19 mai une série de textes attribués à l’émir algérien, dans lesquels il appelle les Marocains et les Algériens à se soulever contre leurs régimes, les Mauritaniens à rejoindre les jihadistes qui combattent dans l’Azawad (le Nord du Mali) et les Egyptiens à embrasser le jihad Al-Mourabitoun, exprimant là pour la première fois un intérêt pour l’Egypte.
Tous ces messages sont signés par le « commandant Khaled Abou Al-Abbas » (le nom de guerre de Belmokhtar), avec la mention « qu’Allah le protège » : le groupe voulant signifier par là que son chef est encore vivant.
En juin 2015, près d’Ajdabiya, en Libye, Mokhtar Belmokhtar avait été visé par des F15 américains, mais sa mort, démentie par les groupes jihadistes locaux puis par Al-Mourabitoun, n’a jamais été confirmée par le Pentagone.

Une vidéo sur les réseaux sociaux
Au début du mois de mai, il serait d’ailleurs apparu brièvement en compagnie de jihadistes libyens dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Mais la séquence ne donne aucune indication de la date à laquelle le chef jihadiste aurait été filmé. La série de messages de cette semaine attribués à l’Algérien ne permet pas non plus de lever le voile sur le sort réel de Belmokhtar.
En novembre 2015, janvier et mars 2016, le groupe Al-Mourabitoun, seul ou associé à d’autres réseaux d’Aqmi, a été à l’origine de trois attaques qui ont visé l’hôtel Radisson Blu de Bamako, au Mali (22 morts), Ouagadougou, au Burkina Faso (30 morts), et la plage de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire (22 morts).
A. M. C. avec AFP
Source:L’Indicateur Du Renouveau 24/05/2016.