Success Story: AJA montre la voie du plein emploi au Mali

Le choix de l’artisanat est loin d’être un fait du hasard, car il n’est un secret pour personne que c’est un gisement inépuisable d’emplois, qui n’est, malheureusement, pas exploité à hauteur de souhait au Mali. A ce jour, AJA-Mali a formé des centaines de jeunes, dans des métiers aussi divers que la menuiserie métallique, la menuiserie bois, l’agriculture (céréaliculture, maraichage, arboriculture), la pisciculture, la transformation alimentaire, l’élevage (aviculture, élevage de bovins – caprins, apiculture et cuniculture, c’est-à-dire l’élevage des lapins), l’énergie solaire et éolienne.

La menuiserie métallique a donné naissance à une branche spécialisée dans la fabrication de matériels agricoles ; comme les semoirs, les batteuses, les décortiqueuses. Ce qui permet de mettre à la disposition des producteurs des moyens adaptés à leur travail et de répondre, du coup, au besoin de mécanisation de notre agriculture, qui est le véritable moteur de notre économie.

Les activités de formation professionnelle d’AJA-Mali reposent sur trois infrastructures, deux à Bamako et l’une à Baguineda, localité située à 45 km de Bamako. Il s’agit du Centre de Formation en Entreprenariat Agricole et Artisanal. Le Centre comprend, entre autres, un atelier d’équipement agricole, une ferme avicole, une unité pour la cuniculture, 2 hectares de forêts pour l’apiculture, 2 étangs piscicoles et 2 parcs d’élevage moderne.

Le projet consistait au départ à former des jeunes, regroupés en équipes de production, et à les aider à s’installer. Au début, il prenait en compte uniquement les jeunes artisans. Il sera par la suite élargi à un autre groupe cible, les recalés scolaires et les analphabètes sans qualification, âgés de 18 à 25 ans, qui ont bénéficié d’une formation qualifiante, liant théorie et pratique.

A partir de 2005, AJA-Mali ajoutera à son arc la formation en entreprenariat. Ce qui débouchera, en 2011, à la création d’un Institut de formation dont le siège se trouve à Hamdallaye  ACI 2000. Ce qui réjouit surtout Baba Diarra, Chargé de Programmes, c’est que son association s’est fait un point d’honneur de créer un dispositif à même de pérenniser ses activités. Entre dans ce cadre la mise en place d’un dispositif d’accès au financement, avec un Fonds Jeunesse qui permet d’allouer des crédits aux jeunes entrepreneurs de manière élastique, leur permettant de démarrer leurs activités et un Fonds de Garantie garantissant l’accès au prêt d’investissement.

Les différentes actions posées par AJA-Mali lui ont permis d’engranger des résultats très appréciables. Ainsi, 835 jeunes (dont 328 filles) ont acquis des compétences professionnelles dans des métiers artisanaux et agro-sylvo-pastoraux, 413 (dont 117 filles) ont été formés en entrepreneuriat et 292 soutenus pour créer leurs entreprises. Un dispositif permanent d’accès au financement (fonds de garantie d’un montant de 39 210 183 FCFA) a aussi été mis en place.

Par ailleurs, 829 jeunes ont été formés en informatique (bureautique, administration réseaux, systèmes d’exploitation) et 65 sont en cours de formation, dont 20 bénéficieront, à moyen terme, d’un appui à l’installation. S’y ajoute que 552 enfants dans la rue ont appris à lire, écrire et calculer et ont acquis des connaissances socioprofessionnelles sur des métiers de l’artisanat.

Last but not least, 1 181 apprentis ont appris à lire, écrire et calculer couramment, en fonction de leurs besoins, dans les Communes II, IV et V et VI du District de Bamako, et 23 875 artisans / parents ont été informés et sensibilisés sur les droits élémentaires de l’enfant. Ces performances ont été réalisées grâce au partenariat d’une multitude d’acteurs, comme Carrefour International du Canada, Oxfam America, World Education, le ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, International Service…

Ces performances ont valu également à AJA-Mali de récolter une kyrielle de distinctions et prix,  dont le prix Novia Salcedo, attribué par la famille royale d’Espagne et à son Directeur Général, Souleymane Sarr, d’être élu Entrepreneur Social par le Réseau Ashoku International.

Yaya Sidibé
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-08-14 13:15:10