SOULEYMANE KEITA: Un important chef jihadiste aux arrêts.

Souleymane Kéita, le plus important chef jihadiste malien du Sud du pays

Le plus important chef jihadiste présumé du Sud du Mali a été arrêté près de la frontière mauritanienne et transféré à Bamako par les forces spéciales des services de renseignements maliens, a appris jeudi l’AFP de sources de sécurité. »Souleymane Kéita, le plus important chef jihadiste malien du Sud du pays, a été arrêté il y a quelques jours à la frontière mauritanienne, et transféré mercredi à Bamako », a déclaré à l’AFP, une source de sécurité malienne.

Cette arrestation, vers la localité de Sokolo, a été notamment permise grâce à l’arrestation d’un de ses alliés il y a quelques mois dans le Centre du Mali, selon une autre source de sécurité. Il s’agit de Souleymane M. (arrêté le 8 juillet 2015 dans les environs de Sévaré), qui aurait ainsi effectué trois missions auprès d’Iyad afin de se faire remettre de l’argent.

Selon la Sécurité d’Etat, qui se fonde sur une lettre interceptée du chef d’Ançar Eddine, le Touareg inciterait les katibas du Sud à « multiplier les attaques contre les postes isolés des forces de sécurité ».

« Il s’apprêtait à regagner Tombouctou, pour rejoindre probablement après son mentor Iyad Ag Ghaly dans la région de Kidal » (Nord-est), a ajouté la même source, en référence au Touareg Iyad Ag Ghaly, chef du groupe islamiste Ançar Eddine.

Selon les services de sécurité maliens, lors de la mainmise jihadiste sur le Nord du pays en 2012, Souleymane Kéita a combattu aux côtés d’Iyad Ag Ghaly, puis, après l’intervention militaire lancée à l’initiative de la France en janvier 2013, a créé dans le Sud, sa région d’origine, la « katiba (unité combattante) Khaled Ibn al-Walid ».

Son groupe, également appelé « Ançar Eddine du Sud », en raison de ses liens avec Iyad Ag Ghaly, est composé d’environ 200 personnes, selon une source sécuritaire malienne. En mars 2015, les services de sécurité l’avaient accusé d’être le chef d’un camp d’entraînement militaire découvert dans la périphérie de Bamako, où des armes avaient été saisies par l’armée malienne.

Par ailleurs, les autorités maliennes avaient accusé l’année dernière le groupe de Souleymane Kéita d’être l’auteur d’attaques dans les localités maliennes de Fakola et Misséni, non loin de la frontière ivoirienne, et d’implication dans des « actes terroristes » dans la capitale malienne.

Peu après des attaques dans la région de Sikasso (Sud) en septembre 2015, sept jihadistes maliens présumés arrêtés en Côte d’Ivoire et extradés au Mali en septembre 2015 avaient reconnu appartenir à la katiba Khaled ibn al-Walid et avoir participé à des attaques contre des localités du Sud et du Centre de leur pays, selon des sources proches du dossier.

Avec AFP

PORTRAIT
Qui est le chef d’Ançar Eddine-Sud ?
La katiba Khalid Ibn al-Walid, plus connue sous le nom d' »Ançar Eddine-Sud », est l’une des organisations jihadistes les plus violentes du Mali. Son émir, Souleymane Kéita qui vient d’être arrêté, est né au Mali, à Kangaba, à moins de 50 km de la frontière guinéenne, en 1968. Il serait passé, au fil des ans, par le Sénégal, la Gambie, l’Egypte et l’Arabie saoudite, et aurait fait la connaissance d’Iyad Ag Ghaly au milieu des années 2000 à Bamako.
Après l’attaque de ses positions dans la forêt de Sama, il aurait fui vers la Guinée. En juin 2015, il aurait été signalé en Sierra Leone. Son bras droit, Amadou Niangadou (qui est aussi son gendre), a été arrêté en Côte d’Ivoire après la bataille de la forêt de Sama, et transféré au Mali le 19 août. Ce jeune homme de 25 ans, surnommé Djogormé, aurait participé à l’attaque de Konna avec les hommes de la katiba Al-Forkane (Aqmi).
Un autre des lieutenants de Kéita, Mohamed S., est un Peul originaire de Sikasso dont les parents sont installés dans le Nord de la Côte d’Ivoire, à Tengréla. Cet homme de 42 ans, surnommé Tiembal, a été arrêté le 1er août à Sévaré. En mai, il se serait rendu à Abidjan, à la demande de Kéita, pour acheter à un Ivoirien d’origine malienne six pistolets mitrailleurs, pour une valeur de 1 million de F CFA (environ 1500 euros).
Parmi les autres membres de cette katiba, arrêtés ou en fuite, on trouve des Ivoiriens, des Burkinabés, des Maliens du Sud. Ainsi, c’est Sékou T., un Ivoirien de 30 ans, qui aurait planifié l’attaque déjouée contre un club nautique à Bamako. Avec la collaboration entre les services de sécurité des trois pays, on est en passe de démanteler les réseaux terroristes.
Avec JA